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          AIGLE ROYAL 2014

 

 

 

                       RESULTAT POUR L'AUDE

 

                                                        Jean Louis GOAR

 

 

La population d'Aigles royaux du massif des Corbières, à cheval sur les départements de l'Aude et des Pyrénées Orientales est l'objet d'un suivi depuis le début des années 1970.

L'année 2013 avait été exceptionnelle dans les Corbières. Sept couples avaient réussi leur reproduction amenant 8 jeunes à l'envol, soit une productivité de 0,8 j/c/a (Réseau Aigles Pyrénées, 2013)
Cette même année  2013 sur l'ensemble de la chaîne  pyrénéenne la productivité avait été l'une des plus mauvaises jamais observée, notamment au Pays Basque où aucun couple ne s'était  reproduit (Clouet M. & al. 2013  )

En 2014: 10 couples territoriaux n'ont amené que 2 jeunes à l'envol, une productivité de 0,2 j/c/a, la plus faible enregistrée depuis 40 ans pour cette population.

 Sur les 5 couples du département de l'Aude hors des Corbières, 3 ont réussi à élever un jeune.

 

Sur l'ensemble du département les 13 couples territoriaux ont amené 5 jeunes à l'envol, soit une productivité de 0,38 j/c/a

 

Nous avons assisté en cette année 2014 à un comportement constaté de temps en temps :

un couple recharge une aire, nous retrouvons en mars, normalement, la femelle couvant ou en position de couveuse, puis, soit elle abandonne le nid, soit nous n'observons aucune éclosion.
Ce qui cette année est vraiment étonnant est le nombre considérable de cas observés.
On compte 29 couples territoriaux dans les deux départements à l'extrémité orientale des Pyrénées,19 ont débuté normalement leur cycle reproducteur mais 9  ont interrompu la couvaison (ou leur attitude de couveur ) ou les œufs n'ont pas éclos.
Dans certains cas, rares toutefois, la femelle continue de couver bien au-delà du temps de couvaison normal. La femelle d'un couple des Pyrénées Orientales a arrêté de s'occuper de ses œufs le 30 mai (Pompidor JP., R.A.P.) Un cas identique au Pays Basque m'a été signalé par Michel Clouet.
L'attirance très forte de l'œuf pour la femelle est un phénomène bien connu. Cette année encore nous en avons eu la démonstration. Le 16 mai, en compagnie de Ch. et H. Goujon,
je contrôle une aire sur laquelle l'on peut voir un aiglon d'une quinzaine de jours à côté duquel on distingue très clairement un œuf. La femelle arrive à 13h40 avec une proie, nourrit pendant 20 minutes, puis récupère une brindille qu'elle place près de l'œuf, ne s'occupe plus de l'aiglon, se met en position de couveuse. Le jeune poussin viendra se glisser sous sa poitrine. Nous quittons le site une heure plus tard, la femelle n'a pas bougé.

Lorsque la couvaison n'aboutit pas à une éclosion, on peut penser que les œufs n'ont pas été fécondés ou à un incident extérieur, dérangement, destruction de la ponte, manque de proies entraînant de trop longues absences, etc. 

Mais comment l'expliquer lorsque ce comportement se généralise comme c'est le cas cette année?

Il nous reste encore, et c'est une chance, de nombreux points à élucider concernant la vie de ces magnifiques rapaces

 

 

 

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