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Cordialement.

 Jacques Bouillerce

 

 

 

Diet and breeding succes of the Golden eagle in Finland 1958-82

Seppo Sulkava, Kauko Huhtala & Paavo Rajala

Ann. Zool. Fennici 21: 283-286 1984

 

 Régime alimentaire et succès reproducteur des Aigles royaux en Finlande 1958-1982

 

Le régime alimentaire et le succès reproducteur des Aigles royaux nicheurs dans le nord de la Finlande ont été étudiés, années après années, depuis 1958. Le Lièvre de l'arctique et le Grand Tétras sont les proies principales pour environ 25% pour chacune des espèces. Les tétraonidés, dans leur ensemble, représentent 50% des proies. Les petits rennes représentent 9% des proies. Le grand Tétras est prélevé relativement plus souvent que le Tétras Lyre ou les lagopèdes, du fait des densités de leurs populations respectives. Les variations annuelles des populations de tétraonidés et de lièvres entrainent des fluctuations correspondantes dans les pourcentages de nourriture des aigles. le succès reproducteur de l'Aigle royal en Finlande était un peu meilleur entre 71 et 77 qu'entre 60 et 67. la taille des couvées et le succès reproducteur par couples en Finlande et en Suède correspond aux résultats des zones à forte densité de proies dans la partie centrale de l'Europe.

 

 

 

 

 

 

Changes in the diet of golden eagle Aquila chrysaetos and small game populations in Finland in 1957-96

 Sulkava S., Huhtala K., Rajala P. and Tornberg R.(1999)

Ornis Fennica76:1-16

 

Variations du régime alimentaire des Aigles royaux, Aquila chrysaetos, et des populations de petit gibier, en Finlande, pendant la période 1957-1996.

 

Des restes de proies et des pelotes ont été recueillis entre 1957 et 1997 sur des sites de nidification d'Aigles royaux dans la zone, finlandaise, d'élevage des rennes et dans le sud de celle ci. En plus des proies principales, lièvre variable et tétras, les Aigles royaux capturent souvent des proies plus importantes (Grues, veaux de rennes, renard roux adultes), mais aussi des proies plus petites (Ecureuil roux, Hermines, le Grand Campagnol, Grives). Beaucoup d'oiseaux aquatiques sont aussi retrouvés dans l'alimentation, mais peu de Goélands. Les pourcentages de tétras et de grues (51% et 2%) sont plus importants dans le sud de la zone des rennes, où le taux de veaux de rennes est de 8%. Les variations annuelles de la densité de lièvres variables et de tétras ont entrainé des variations correspondantes des proportions dans le régime des Aigles royaux. Il existe des exceptions dans ces corrélations entre les proies principales et leurs proportions qui sont expliquées par les variations de la densité de l'autre proie principale. Les oiseaux d'eau, les corvidés et les renards roux sont des proies alternatives en Finlande. Dans d'autres régions d'Europe, les proies principales comportent aussi les hérissons, les marmottes ou les reptiles.

 

 

 

 

 

 

Golden Eagle as predator on reindeer calves in Finland

 Harri Norberg 2003

Symposium om kongeørn 42-52

 

Les Aigles royaux, prédateurs de veaux de rennes en Finlande

 

La population d'Aigle royaux finlandaise est fortement concentrée dans la zone d'élevage des rennes (90% du territoire). Même si les aigles occupent tout le secteur d'élevage, qui représente 36% du pays, les dégâts sont concentrés dans les parties les plus nordiques. Ceci peut-être en lien avec un environnement plus ouvert et montagneux dans le nord ou à des différences dans l'abondance des autres espèces de proies comme le lièvre ou les lagopèdes.

Typiquement, la relative abondance de lièvre, de Tétras lyre et de Grand Tétras, diminue vers le nord, alors que l'abondance en lagopèdes des saules augmente. Les statistiques d'indemnisation montrent que les Aigles royaux sont, proportionnellement, l'espèce la plus remarquable parmi les prédateurs qui s'attaquent aux veaux de rennes: 41% de l'ensemble des veaux tués par des prédateurs de 1976 à 1999 ont été considérés comme tués par des aigles. Cependant les statistiques montrent un faible indice de prédation sur les rennes adultes. Néanmoins, lors de l'interprétation des statistique l'on doit se rappeler les différences dans les capacités des différents prédateurs à capturer  et utiliser leurs proies ( ce qui est abandonné) et aussi prendre en compte la période de l'année ( capacité à retrouver les restes des rennes tués). Ces facteurs peuvent fausser les statistiques en considérant par exemple l'ours brun, qui est très efficace pour effacer tous les indices permettant de déterminer la cause de la mort. De 1997 à 2002, au total 2435 veaux de rennes ont été marqués avec des colliers émetteurs indicateurs de décès dans différents élevages. En 2003, un total de 480 veaux ont été à nouveau équipés. Ces balises ont été posées soit dans les enclos soit lors des marquages de mi-été. Les résultats de 1997 à 2002 montrent que le rôle des Aigles royaux est plus important dans le nord. dans les coopératives nordiques de Lappi, Ivalo et Kasivarsi, 2 à 3% des veaux marqués ont été tués par des aigles royaux avant le rassemblement d'Octobre- décembre. Cependant, ceci est en quelque sorte une sous estimation du taux réel de mortalité, parce que la pose de balise dans les populations étudiées n'a pas eu lieu pour tous les veaux étudiés,  au premier jour, mais souvent à l'âge de 6 à 8 semaines. Par conséquent, les données seront à nouveau analysées pour mieux évaluer le schéma temporel de mortalité. Dans les régions nordiques, les Aigles royaux ont causé 41 à 62% de la mortalité totale des veaux marqués, cependant en Ivalo, en 2001, la mortalité totale était très faible (seulement 2%) et aucune prédation d'Aigles royaux n'a été observée. Le rôle des aigles royaux sub-adultes comme prédateurs des veaux de rennes semble considérable comme mis en évidence par les plumes trouvées sur les cadavres. Dans les coopératives du sud, Poikajarvi et Oivanki, aucun veau balisé n'a été tué par des aigles, alors qu'à Oivanki, à la frontière russe, l'ours brun était même plus actif comme prédateur que l'Aigle royal dans le Nord.

 

 

 

 

 

 

THE MONITORING PROJECT OF THE GOLDEN EAGLE

AQUILA CHRYSAETOS IN FINLAND

TUOMO OLLILA  November 8-10, 2005.

 

Projet de suivi de l'Aigle royal, Aquila chrysaetos, en Finlande.

 

Tous les territoires et les sites de nidification de l'Aigle royal ont été contrôlés en Finlande depuis 1990. Il existe des données comparables, pour une partie d'entre eux depuis le milieu du XX siècle. Au total, 416 territoires sont connus et 370 d'entre eux ont été occupés par l'Aigle royal, au cours des cinq dernières années. Quatre cinquième des couples nichent en Laponie. Le nombre des couples a augmenté légèrement, surtout en raison de la baisse des destructions. Le nombre moyen des jeunes ( plus de 50 jours) par territoire occupé était de 0,57 dans la période 1980-2005, et le nombre par nid de 1,20.

 

 

 

 

 

 

Predation by Golden eagle on semi-domesticated reinder calves in northeastern Finnish Lapland

harri Norberg & al

2006

 

Prédation des Aigles royaux sur des veaux de Rennes, Rangifer tarandus, semi- domestiques dans le nord-est de la Laponie.

 

La perte de jeunes rennes est une question critique dans la gestion des troupeaux de rennes. Nous étudierons la mortalité des veaux en Laponie Finlandaise en utilisant 621 veaux ( 304 en 1997 et 317 en 1998 ) marqués avec des transmetteurs de mortalité silencieux et avons étudié leur survie du 02/07/1997 au 31/01/1998 et du 22/06/98 au 31/01/99. Au total, nous avons trouvé 43 veaux morts et avons recherché la cause de la mort. Une analyse Kaplan Meyer donne 91.50 % de survie durant les périodes juillet-janvier dans les deux années étudiées. néanmoins des différences dans la distribution temporelle des survivants ont été trouvées entre les deux études. Un minimum de 53% de la mortalité totale a été attribué à la prédation avec pour principal facteur l'Aigle royal. la mortalité par les aigles royaux est de 2,8% pendant la période 97/98 et 4,2 pour 98/99. Le poids moyen des veaux  à mi-été ( tous les poids réajustés au 02/07 ) est un facteur prédictif significatif de survie alors que le sexe et la couleur de peau ne le sont pas.

Nous concluons que la prédation est la source principale de la mortalité dans la période juin-janvier et que celle liée à l'Aigle royal est majoritaire, particulièrement au milieu de l'été et dans les zones ouvertes alpines.

 

 

 

 

 

 

 

Territory occupancy and breeding success of the Golden Eagle (Aquila chrysaetos) around tourist destinations in northern Finland

 Marja-Liisa Kaisanlahti-Jokimäki, Jukka Jokimäki*, Esa Huhta,

Maarit Ukkola, Pekka Helle & Tuomo Ollila

Ornis Fennica 85:00–00. 2008

 

Occupation des territoires et succès reproducteur de l'Aigle royal (Aquila chrysaetos) à proximité des destinations touristiques dans le Nord de la Finlande.

 

Nous examinons les effets potentiels des activités touristiques sur l'occupation de territoires et le succès reproducteur de l'Aigle royal dans le nord de la Finlande. Nous avons rassemblé des informations sur 12 destinations touristiques et sur tous les territoires connus d'Aigles royaux autour de celles-ci, dans un rayon de 40  km. dans la période de 1990 à 2004, le plus proche des territoires était situé , en moyenne, à 9,9  km du centre d'une destination touristique alors que le plus proche des nids avec succès reproducteur, se trouvait en moyenne à 10,3  km de distance. A la fois, les taux d'occupation des territoires  et les succès reproducteurs varient en fonction des années et des destinations touristiques les plus développées. Le niveau de perturbation dans ces zones, calculé à partir des longueurs des pistes de ski et pour engins motorisés, affecte négativement l'occupation des territoires, mais, pas le succès reproducteur. Pendant les années étudiées, le tourisme ( mesuré en nombre de nuitées dans les établissements dédiés) a nettement baissé et la zone totale de forêt exploitée a augmenté alors que l'abondance de proies et les conditions météorologiques n'ont pas changé significativement dans le nord de la Finlande. Nous concluons que les variations d'habitat liées au territoire et aux activités, peuvent entrainer une augmentation des perturbations pour des espèces sensibles au dérangement comme l'Aigle royal, dans un avenir proche, et que les Plans de conservation devraient prendre en compte les effets de ces dérangements. La protection, efficace, de l'Aigle royal, nécessite des contraintes écologiques, en particulier sur les multiples facteurs concernant l'occupation des territoires et le succès reproducteur.

 

 

 

 

Mortality and survival of semi-domesticated reindeer (Rangifer tarandus tarandus L.) calves in northern Finland

M Nieminen , Harri Norberg, Veikko Maijala  2011

Ornis Fennica 76(1): 1-16

 

Mort et survie des veaux de rennes (Rangifer tarandus tarandus L.) dans le nord de la Finlande

De 1999 à 2004, la survie et la mortalité des veaux de Rennes ont été étudiés dans deux élevages et dans cinq troupeaux dans le nord de la Finlande, où, au total, 1725 veaux ont été marqués avec des radio-émetteur indiquant la mort fixés sur des colliers. Les veaux étaient pesés et marqués entre 2 et 5 jours dans des enclos et aussi au cours du marquage en juin/juillet, à l'âge de 2 à 8 semaines. Le taux, la date et les causes de mortalité des veaux, ont été étudiés. En 1999-2001, dans la coopérative d'Ivalo 4,6% des veaux suivis et en 2002-2006 dans celle de Kasivarsi, 5% ont été trouvés morts. La mortalité moyenne des veaux suivis, nés en Mai, et suivis jusqu'à fin Octobre, était de 6% à Ivalo et 9% à Kasivarsi. Depuis Juillet, le taux moyen de mortalité variait entre 1,8 et 5,7% dans les divers troupeaux de rennes. En moyenne, 54 et 42% de tous les veaux suivis, trouvés morts à Ivalo ou Kasivarsi avaient subi une prédation et les Aigles royaux étaient la cause principale des décès dans les deux coopératives tuant entre 0 et 3,5% des veaux suivis dans différentes zones d'étude et années. La prédation des Aigles royaux représentait 33 à 43% de tous les veaux suivis par collier émetteur trouvés morts, 55à 59% des cas dont la cause de décès était identifiée et 80% de toutes les prédations identifiées. La plupart des veaux tués par les Aigles royaux ont été trouvés en Juillet et Aout, principalement dans des zones ouvertes, comme en montagne, des tourbières et des clairières. Le poids moyen des veaux équipés en Mai (poids ajustés au 1/06) et trouvés morts était significativement (P<0.01) plus bas que le poids moyen des survivants, à la fois à Ivalo et Kasivarsi. Par ailleurs, le poids moyen des veaux en milieu d'été ( poids ajustés au 01/07) tués par tous les prédateurs et par les aigles royaux était significativement (P<0.001) inférieur au poids moyen des survivants dans les deux coopératives. Néanmoins, les poids ne diffèrent pas entre les veaux tués et ceux morts pour d'autres raisons que la prédation. Les résultats de cette étude soulignent l'importance relative des Aigles royaux en tant que facteur de mortalité des veaux de rennes dans le nord de la zone d'élevage des rennes en Finlande.

 

 

 

 

An overview of monitoring for raptors in Finland

Pertti Saurola

Finnish Museum of Natural History

Acrocephalus 33 (154/155): 203−215, 2012

 

Un point sur la surveillance des rapaces en Finlande

En Finlande, la surveillance des populations de rapaces diurnes et nocturnes a presqu'entièrement été confiée aux observateurs de terrain en particulier les bagueurs bénévoles. Des organisations responsables parmi lesquelles on trouve le Muséum, le gestionnaire des forêts et le WWF finlandais. Depuis le début des années 70, les effectifs et les reproductions de quatre espèces de rapaces menacées ont été contrôlés, le Pygargue à queue blanche, Halaeetus albicilla, l'Aigle royal, Aquila chrysaetos, le Balbuzard pêcheur, Pandion Haliaetus, et le Faucon pélerin, Falco peregrinus avec pour objectif d'enregistrer tout les sites de nidification connus , chaque année, pour chaque espèce. Le Faucon gerfaut,  Falco rusticolus, a intégré cette cette liste dans les années 90. Les données de surveillance des autres espèces de rapaces ont été regroupées  par les programmes Raptor Grid et Raptor Questionnaire.

 

 

 

 

 

Avian top predator and the landscape of fear: responses of mammalian mesopredators to risk imposed by the golden eagle

 Mari S Lyly, Alexandre Villers, Elina Koivisto, Pekka Helle, Tuomo Ollila, and Erkki Korpimäki

 Ecol Evol. 2015 Jan; 5(2): 503–514.

 

Les top prédateurs aviaires et leur environnement inquiétant: les ripostes des mammifères méso prédateurs  au risque engendré par les Aigles royaux

 

Les top prédateurs peuvent engendrer d'importants dégâts en chaine sur les niveaux trophiques inférieurs, par exemple, par le biais de la prédation intraguilde (I.G.P.). Les conséquences à la fois des top prédateurs mammifères et aviaires sur des espèces de la même classe ont été largement étudiés, mais les effets des derniers sur les méso prédateurs mammifères ne sont pas encore aussi bien connus. Nous avons étudié l'impact du risque de prédation par un grand prédateur aviaire, l'Aigle royal, Aquila chrysaetos, sur ses proies potentielles que sont les méso prédateurs mammifères, le renard roux, Vulpes vulpes, et la martre des pins , Martes martes. Cette étude est basée sur 23 années de données de reproduction d'Aigles royaux et de comptages de méso prédateurs en Finlande, Europe du nord. Le risque de prédation par l'Aigle royal a été modélisé en fonction de la densité territoriale, de la densité des jeunes élevés, et de la distance avec le plus proche territoire occupé d'aigle, avec la prévision de voir un risque de prédation élevé entrainer une diminution de l'abondance des martre des pins, de plus petite taille, en particulier. Les renards roux ne semblent pas souffrir de la prédation des aigles royaux, étant en fait plus nombreux à proximité des aigles royaux et dans les secteurs avec le plus de territoires d'aigles. Ceci semble correspondre avec des préférences similaires en ce qui concerne les proies des deux prédateurs  et avec la plus grande taille des renards  leur permettant d'échapper au risque de prédation des aigles. Contrariant quelque peu nos prévisions, l'abondance des martres augmentait d'une densité territoriale, faible à intermédiaire, jusqu'à proximité des nids, probablement à cause d'une similitude dans les préférences d'habitat des martres et des aigles.

Nous avons trouvé une faible tendance à la diminution de l'abondance des martres dans des territoires à forte densité, ce qui pourrait indiquer que la réponse des populations de martres est dépendante de la densité d'aigles. Néanmoins, davantage de recherches seront nécessaires pour déterminer de quelle façon les méso-prédateurs sont effrayés ou prédatés par les aigles royaux, et quelles conséquences cela peut avoir sur les niveaux trophiques inférieurs, profitant ainsi aux espèces herbivores.

 

 

Guardian or threat: does golden eagle predation risk have cascading effects on forest grouse?

 

MS Lyly, A Villers, E Koivisto, P Helle, T Ollila, E Korpimäki  2016

 

 Oecologia, October 2016, Volume 182, Issue 2, pp 487–498

 

 

 

Des études antérieures sur la prédation intaguilde se sont principalement intéressées aux assemblages intra-classes, bien que les prédateurs aviaires supérieurs puissent aussi influer sur les proies des mammifères méso prédateurs. En utilisant des données recueillies depuis de nombreuses années sur l'ensemble du territoire Finlandais, nous avons examiné l'impact des Aigles royaux, Aquila chrysaetos, conjointement avec les Renards roux (Vulpes vulpes) et les Martres des pins (Martes martes) sur les herbivores vivant dans le milieu forestier, le Tetras lyre (Tetrao tetrix) et la Gelinotte des bois (Tetrastes bonasia). Nous avons pris pour hypothèse que les Aigles royaux pourraient atténuer la pression de l'ensemble de la prédation sur les gallinacées en imposant un risque de prédation intraguilde aux méso prédateurs. L'impact de la prédation des aigles a été modélisé à l'aide d'estimations de densité des aigles et de la distance par rapport aux nids. Les inventaires faunistiques ont été utilisés comme proxies d'impact de prédation sur les mammifères méso-prédateurs et comme mesures de réponse des gallinacées. Nos résultats montrent que la densité des aigles est corrélée négativement avec les indices d'abondance des tétras lyre alors qu'elle est positivement associée avec la proportion de juvéniles des deux espèces de tétraonidés,  indépendamment de l'abondance de méso-prédateurs. Cependant, les renards et les martres seuls avaient un effet négatif sur les indices d'abondance et sur la proportion de jeunes dans les deux espèces de gallinacées. Ceci suggère que les réactions en chaine, potentielles, liées aux aigles ne sont pas conditionnées par la diminution du nombre de méso-prédateurs, mais plutôt par les conséquences de leur crainte. Parallèlement, elles peuvent être influencées par d'autres espèces que les renards ou les martres étudiées ici. En conclusion, nous avons des éléments qui appuient l'hypothèse que les aigles fournissent une protection aux juvéniles de Tétras lyre et de Gélinotte, même s'ils représentent une menace pour les adultes. Cette information importante nous aide à mieux comprendre le rôle des super prédateurs aviaires dans l'écosystème terrestre.