L e C a s s e u r d ’ o s vol. 6 - 2006, pp. 86-113

 

 

      

                          

 

Le statut ancien et actuel des aigles (genres Haliaeetus, Aquila et Hieraaetus) dans la région pyrénéenne française

et sur le littoral aquitain : une synthèse

      

 

 

 

Stéphane DUCHATEAU

 

Résumé : le statut ancien et actuel des différentes espèces d’aigles a été étudié dans l’ensemble des Pyrénées françaises (plus les départements des Landes et de la Gironde) par une analyse de la bibliographie et le recueil des données dispersées. Le Pygargue à queue blanche Haliaeetus albicilla hivernait autrefois régulièrement sur les étangs du littoral aquitain et du Roussillon. Après avoir quasi-disparu, quelques individus fréquentent de nouveau ces mêmes zones ainsi que les grands plans d’eau du piémont pyrénéen. Les Aigles pomarin Aquila pomarina et criard Aquila clanga étaient autrefois confondus sous le nom d’« aigle tacheté ». Certains auteurs croyaient à tort à leur reproduction dans les Pyrénées. L’Aigle pomarin a été observé 8 fois ces dernières années aux deux extrémités de la chaîne, entre août et octobre (migration postnuptiale). L’Aigle criard est un hivernant régulier sur deux sites des Landes ; il reste très rare ailleurs. L’Aigle ibérique Aquila adalberti a été observé à au moins 9 reprises dans les Pyrénées françaises, où il n’existe aucune donnée certaine d’Aigle impérial oriental. Malgré la présence de deux pontes en musées, la nidification ancienne de l’une ou l’autre de ces espèces dans le massif est très peu probable. Les premières preuves de reproduction de l’Aigle royal Aquila chrysaetos datent du milieu du XIXème siècle, période durant laquelle il semblait être relativement abondant. Il se raréfie ensuite considérablement au cours du XXème siècle, avant de reconstituer sa population à partir des années 1980 (arrêt des persécutions et augmentation de ses proies). La reproduction de l’Aigle botté Hieraaetus pennatus est connue dans les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne dès la fin du XIXème siècle. L’espèce habite actuellement tout le massif pyrénéen (en très faible densité à l’Est), ainsi que le sud des Landes et l’Aude. Enfin l’Aigle de Bonelli Hieraaetus fasciatus n’a vu son statut de reproducteur confirmé dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales que dans les années 1960-1970 (moins de 10 couples en tout). Il se maintient toujours dans ce secteur avec des effectifs extrêmement faibles. De nombreuses observations ont eu lieu dans tout le massif pyrénéen et son piémont, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques, mais aucune reproduction n’a pu y être prouvée malgré quelques présomptions.

 

 


Ayant eu le privilège d’observer dans les Pyrénées occidentales au cours de ces dernières années toutes les espèces d’aigles traitées ici, je me suis rendu compte que paradoxalement, leur statut à l’échelle du massif restait mal connu des ornithologues : en effet, aucune synthèse globale des observations dispersées dans diverses publications, ou souvent restées inédites, n’avait été publiée à ce jour. Le cloisonnement du massif pyrénéen en 3 régions administratives et 6 départements (et tant d’associations naturalistes !)  n’est pas étranger à cette situation. Je me suis donc attelé à cette tâche, en essayant de rassembler le plus de données possible ; pour cela, un large éventail de publications anciennes et récentes a été consulté (cf. la bibliographie) et plusieurs personnes ou associations ont été contactées pour obtenir des informations complémentaires. Malgré tout, je tiens à préciser que cet article ne saurait être exhaustif : il doit se cacher bien des observations inédites dans les carnets des ornithologues, comme dans des articles non consultés.

La région prise en compte comprend les 6 départements pyrénéens auxquels j’ai adjoint les Landes et la Gironde, départements pour lesquels je pense disposer de la plupart des données connues. La Haute-Garonne, l’Ariège et l’Aude ont été moins favorisés par ma recherche. Pour simplifier la présentation, deux périodes sont distinguées pour chaque espèce : le statut « ancien » (des premiers écrits à 1950 environ) et les données récentes (de 1950 environ à nos jours). L’étude des publications anciennes est des plus passionnantes, et bien souvent je n’ai pu résister au plaisir de citer directement les auteurs dans le texte. Pour les données récentes des espèces occasionnelles, j’ai mentionné toutes les observations connues, sans tenir compte de leur validation ou non par le Comité d’Homologation National (toutefois l’homologation est toujours mentionnée).

Je tiens à remercier tout particulièrement J.M. Cugnasse, J.C. Alberny, J.P. Pompidor, L. Courmont (Groupe Ornithologique du Roussillon), P. Dalous (Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse), Organbidexka Col Libre, la LPO Aquitaine et la Société Linnéenne de Bordeaux pour les renseignements qu’ils ont bien voulu me fournir, me permettant de compléter mon jeu de données, de disposer de textes anciens ou d’éclaircir certains points. Je serai gré aux lecteurs de me signaler les oublis ou erreurs qu’ils pourraient constater, de même que d’éventuelles données inédites.


 

 

 

 

Pygargue à queue blanche  Haliaeetus albicilla

           


Statut ancien

 

L’espèce était autrefois un hivernant relativement commun sur les grands étangs du littoral aquitain. Selon Dubalen (1890), le Pygargue « se rencontre souvent sur les bords de l’océan, depuis le mois d’octobre jusqu’au mois de décembre. La plus grande partie des individus de cette espèce nous viennent de Capbreton, Soustons, Cazaux, Arcachon ». Ceci concorde parfaitement avec les individus conservés dans les collections du Muséum d’Histoire Naturelle de Bordeaux (7 exemplaires, dont 3 provenant d’Audenge, Cazaux et Lanton), du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris (jeunes tués à l’étang de Cazaux le 1er mars 1880 et à Biscarosse le 18 décembre 1881 ; adulte tué à Biscarosse le 18 décembre 1882) et du Musée de la Mer de Biarritz (adulte tué à Messanges en novembre 1903 ; juvénile pris à Soustons le 17 octobre 1912). Un jeune Pygargue est enfin observé durant la première quinzaine d’avril 1931 sur la côte des Landes (Canton, 1932).

La possible nidification de l’espèce dans cette région est évoquée par Docteur (1856) : « On croit qu’il niche dans le département [de la Gironde], où il n’est pas très rare ». Quant à Dorgan (1846), évoquant les oiseaux de la Grande Lande, il cite « le Pyrargue, qui fait son nid dans la contrée la plus solitaire ». Cependant, si les milieux s’y prêtent, aucune reproduction ne sera jamais rapportée. La nidification ancienne du Pygargue dans les Landes ou la Gironde reste donc du domaine hypothétique.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, les seules données précises sont celles de Saunders (1884), qui observe en 1882-1883 plusieurs immatures fréquentant la baie de Saint-Jean-de-Luz pendant l’hiver. Cet auteur se rend également à San Sebastian (Gipuzkoa), où un individu peu farouche stationne autour de la citadelle du Monte Orgullo, se faisant nourrir par les soldats de la garnison ! Darracq (1836) donnait l’espèce rare dans les Landes et les Pyrénées occidentales. Plus récemment, Arné (1953) pense avoir observé un jeune Pygargue en migration, au-dessus de la mer, entre le 2 et le 5 novembre 1939 à Guéthary. Pour les Hautes-Pyrénées, Lacroix (1873) signale une capture près de Tarbes le 21 novembre 1869 et Philippe (1873) dit simplement qu’« il nous arrive accidentellement ». En Haute-Garonne, « le Pygargue est de passage en automne ; il suit constamment nos cours d’eau au-dessus desquels on le voit souvent planer à une certaine hauteur et puis se précipiter tout-à-coup pour saisir un poisson qu’il manque rarement » (Lacroix, op. cit.). Lacroix signale également deux captures dans l’Aude (12 novembre 1860 et 17 décembre 1869). Companyo (1863) rapporte la prise de deux pygargues dans les Pyrénées-Orientales (l’un à Saint-Nazaire, l’autre à Saint-Cyprien) ; un troisième individu capturé aux abords de l’étang de Canet figure dans la collection Sauvy du Laboratoire Arago. Dépéret (1882) cite aussi l’espèce comme habitant l’hiver la zone littorale du département.

 

Citons pour mémoire l’improbable « Aigle à tête blanche, Falco leucocephalus Lin. » de Companyo (1863) : « Cet Aigle, qui est d’assez forte taille, vit dans les forêts de nos montagnes, à Mont-Louis, à Prats-de-Mollo ; nous ne le voyons dans la plaine qu’accidentellement. M. Carlier nous avait envoyé un superbe individu, très-adulte, qui avait été tué à Axat, dans l’Aude ». Philippe (1873) décrit également un aigle qu’il a lui-même tué en 1836 « sur les Pyrénées Espagnoles » et qu’il rapporte à Falco leucocephalus (Linn.). Sa dépouille ne fut pas conservée, et pour cause : « Cet oiseau, assaisonné par l’appétit, fut déclaré délicieux » !

 

Données récentes(annexe 1)

 

               Depuis cette époque, le Pygargue s’est considérablement raréfié. Les données s’avèrent toutefois plus nombreuses depuis les années quatre-vingt et l’hivernage de quelques individus est de nouveau observé sur le littoral aquitain (Arjuzanx, Captieux, Léon, Orx, Saint-Martin-de-Seignanx…). L’espèce n’a pas été ré-observée en hivernage dans les Pyrénées-Atlantiques, où les milieux propices à son stationnement sont inexistants (un individu en migration noté le 8 novembre 2003 sur le col de Lindux). Le lac de retenue de Puydarrieux, dans les Hautes-Pyrénées, a reçu la visite d’un immature le 5 novembre 1991, puis a accueilli l’hivernage d’un individu de 3ème hiver du 2 décembre 2001 au 25 janvier 2002 (Bergès & Ducasse, 2002). Un individu a été observé le 2 décembre 1994 dans la Haute-Garonne, à Marignac-Lasclares (AROMP) ; enfin, un immature a stationné sur le lac de Montbel en Ariège, du 24 décembre 1988 au 19 février 1989 (Bousquet, 1989 ; Berné, 1990). Dans l’Aude, Debru (1962) rapporte deux données hivernales, et une nouvelle observation d’un immature a eu lieu à Bages le 3 mars 2004. La présence régulière de l’espèce est observée sur le littoral des Pyrénées-Orientales par Bassouls & de Naurois (1959).

               L’analyse des données récentes montre que la majorité des Pygargues fréquentent notre région de la mi-décembre à début mars, avec un maximum en janvier et février (figure 1). Le léger pic d’observations de début mars peut être mis en relation avec le passage d’individus en migration prénuptiale, bien qu’il n’existe à ce jour qu’une seule donnée documentée pour l’Espagne.


                          Aigle pomarin  Aquila pomarina et Aigle criard  Aquila clanga

 


Statut ancien

 

               Les auteurs anciens, dans leur grande majorité, ne différenciaient pas les deux espèces, qu’ils regroupaient sous le terme d’« Aigle tacheté Aquila naevia » ou d’ « Aigle criard ». Seules les dates des captures peuvent nous orienter vers l’une ou l’autre (l’Aigle criard étant plutôt un oiseau observable d’octobre à mars et l’Aigle pomarin en avril-mai et d’août à octobre). Jouard (1936) a fait le point sur cette question, en négligeant cependant l’étude des spécimens naturalisés.

Docteur (1856) signale un individu capturé au Verdon (Gironde) en 1853 ; cet oiseau qui figure toujours au Muséum de Bordeaux est très probablement un Aigle pomarin A. pomarina. Selon Darracq (1836), l’Aigle « criard » est « très rare dans nos contrées [Landes et Pyrénées occidentales], même sur les Pyrénées. Je considère l’espèce comme de passage », ce qui est aussi l’avis de Dubalen (1890) : « de passage irrégulier, assez rare. On n’a rencontré dans notre région que des sujets jeunes ». Philippe (1873) croit que l’ « Aigle criard » habite l’Espagne et les contreforts méridionaux des Pyrénées ; il ajoute qu’on le rencontre très rarement sur les Pyrénées françaises où il est « de passage accidentel ». Lacroix (1873) va plus loin, puisqu’il avance sa nidification régulière sur toutes les Pyrénées françaises. Il s’agit manifestement d’une erreur. Saunders (1884) trouve Aquila clanga assez commun sur les montagnes boisées de la Navarre espagnole en 1882-1883, sans pouvoir le capturer car il n’avait pas emmené de fusil pendant son séjour. On ne peut que douter de ces affirmations, malgré la renommée de cet auteur.

Miégemarque (1902) rapporte avoir capturé une femelle en mai 1880 à Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques). « Sa chair était détestable », ajoute-t-il. Il a vu naturalisé chez un chasseur de Laruns, un mâle tué en septembre 1878 dans cette localité. Il en conclue sagement : « cet aigle, d’après moi, ne serait que de passage accidentel dans notre région, soit qu’il y parvienne du versant espagnol, soit qu’il y passe à l’occasion de ses migrations ». Au vu des dates de ces deux captures, on peut penser qu’il s’agissait d’Aigles pomarins A. pomarina. Rochon-Duvigneaud (1935) observe à Lescun, en août ou septembre 1935, un aigle qu’il identifie comme Aigle criard A. clanga. Toutefois la date et le lieu plaident bien plus en faveur d’un Aigle pomarin A. pomarina.

Une seule capture ancienne est connue pour les Pyrénées-Orientales : un immature d’Aigle criard A. clanga pris le 1er janvier 1893 sur la colline de l’Esparrou, en rive nord de l’étang de Canet, et conservé dans la collection Sauvy du Laboratoire Arago (Lévêque & Prodon, 1976 ; Oliver, 1979). Le texte de Companyo (1863), comme celui de Lacroix, avance la nidification de l’espèce : « Cet Oiseau est fort commun dans le département ; il habite les hautes régions de nos montagnes. Les Albères, Prats-de-Mollo, Montalba, la Font-de-Comps, le Capcir sont ses lieux de prédilection. (…) Il fait son aire sur les arbres les plus élevés de nos forêts, ou dans les trous des rochers hors de portée de l’homme. J’ai nourri des Aiglons de cette espèce (…). » Dépéret (1882) mentionne aussi l’Aigle criard dans sa liste des oiseaux sédentaires de la zone montagneuse inférieure des Pyrénées-Orientales. Tout porte à croire que le premier auteur a confondu l’espèce avec de jeunes Aigles de Bonelli (qu’il dit absent du département !), et que le second n’a fait que reprendre les données de Companyo.

 

En conclusion, seuls Lacroix et Companyo (et Dépéret) écrivent que l’Aigle « criard » se reproduit dans les Pyrénées, tous les autres auteurs lui accordant le statut d’espèce rare au passage. Ces auteurs sont par ailleurs connus pour être parmi les moins fiables de la bibliographie ornithologique pyrénéenne ; il faut donc ne pas tenir compte de leurs propos et considérer que de tout temps les Aigles pomarin et criard ont été des oiseaux uniquement de passage dans le massif.

 

Données récentes

 

               L’Aigle pomarin Aquila pomarina est un migrateur trans-pyrénéen occasionnel ; il a principalement été observé des individus en migration active, à l’occasion des suivis menés aux deux extrémités de la chaîne. Il existe 8 données récentes homologuées par le CHN :

 

-        au col d’Organbidexka-64, 1 juv. le 9 octobre 1986 et 1 ind. le 4 octobre 1997 ;

 

-        à Barcus-64, 1 juv. le 6 septembre 2000 (Hommeau, 2001) ;

 

-        à Angaïs-64, 1 juv. le 11 octobre 2001 ;

 

-        à Gruissan-11, 1 le 14 septembre 1991, 1 le 10 août 1992, 1 imm. le 12 octobre 1992 et 1 ad. le 31 août 1996.

 

D’autres données n’ont pas été soumises au CHN ou n’ont pas été homologuées, les observateurs n’ayant pu déterminer s’il s’agissait d’Aigles pomarins ou bien d’Aigles criards : 18 mai 1978 à Opoul-Perillos-66 (GOR), 8 septembre 1981 à Organbidexka-64 (OCL), 5 mai 1989 à Treilles-11 (CHN), 20 août 1990 au Port d’Aula-09 (Bertrand & Nebel, 1991), 1er mai 2001 à Canet-66 (GOR) et 22 octobre 2004 à Momas-64 (A. Nerrière-GOPA). Les dates plaident néanmoins souvent pour des Aigles pomarins.

 

               L’Aigle criard Aquila clanga est au contraire un hivernant régulier, bien qu’en très faible effectif, sur certains sites français. La Camargue regroupe l’essentiel des hivernants, mais la réserve de Saint-Martin-de-Seignanx-40 accueille de 1 à 3 individus chaque hiver depuis 1991 (annexe 2). En dehors de ce site et du proche marais d’Orx-40, on note un adulte à Caves-11 le 25 mars 1989, un autre à Leucate-11 le 15 avril 1990, un adulte en migration à Eyne-66 le 24 novembre 1993 (GOR), un immature à Gruissan-11 du 8 novembre 1994 au 31 mars 1995 et un adulte à Ustaritz-64 le 8 avril 1997. Il existe également deux observations de migrateurs sur les cols du Pays basque : un immature le 6 novembre 1998 à Lindux et un adulte le 11 novembre 1998 à Lizarrieta (OCL). Ces données n’ont pas toutes été soumises à homologation.

L’analyse des données récentes montre que les hivernants sont présents essentiellement de la deuxième décade de novembre à début mars, avec un maximum de fin décembre à la mi-février (figure 2).


 

 

Aigle ibérique  Aquila adalberti

           


Comme pour les aigles « tachetés », les auteurs anciens n’ont pas toujours différencié cette espèce de l’Aigle impérial Aquila heliaca, d’autant plus que l’Aigle ibérique n’a été décrit qu’en 1861 (en plumage juvénile) et 1872 (en plumage adulte) (Gonzalez, 1991). Il est toutefois à peu près certain que la totalité des individus observés dans les Pyrénées étaient des Aigles ibériques et non des Aigles impériaux.

 

Statut ancien

 

      Le premier naturaliste à signaler la présence de l’Aigle « impérial » dans les Pyrénées-Atlantiques est Loche (1858 & 1867) : « Nous en avons vu, au grand séminaire de Bayonne, un magnifique mâle adulte qui avait été tué près de cette ville et qui faisait partie de la collection réunie par M. Labarraque, économe de cet établissement ». Cette donnée est reprise par Jaubert & Barthélémy-Lapommeraye (1859). À cette époque l’Aigle ibérique en plumage adulte n’était pas encore connu, et sans la redécouverte très improbable de ce spécimen, il n’est plus possible de déterminer à quel taxon (adalberti ou heliaca) il appartenait.

Companyo (1863), ornithologue de toute évidence peu fiable, ne fait qu’évoquer la présence de l’Aigle « impérial » dans les Pyrénées-Orientales : « (…) La Cerdagne et le Capcir sont les lieux où on les voit encore. La vallée de La Vall est aussi fréquentée par cette espèce. » Il est possible que l’auteur ait eu en main des individus de cette espèce, puisqu’il explique plus loin : « Ce qui distingue l’Aigle Royal de l’Aigle Impérial, c’est que, dans cette dernière espèce, les plumes scapulaires sont toujours d’un blanc pur, et cinq écailles recouvrent la dernière phalange du doigt du milieu, ce qu’on ne voit jamais dans l’Aigle Royal, qui n’a que trois écailles et aucune plume blanche au scapulaire ». Dépéret (1882) mentionnera aussi « Aquila imperialis » dans sa liste des oiseaux accidentels du département, mais cet auteur n’a fait le plus souvent que reprendre les espèces citées par Companyo vingt ans plus tôt.

Les écrits de Lacroix (1873) à propos de l’Aigle impérial apparaissent peu vraisemblables (comme souvent, hélas, chez cet auteur) et ne sont pas étayés par des dates et des lieux précis : « quelques sujets sont sédentaires sur nos Pyrénées, et se reproduisent sur les grands sapins de nos forêts en montagne ; nous avons aussi un passage en octobre et novembre, mais non régulier ». Il cite une capture dans les Pyrénées-Orientales, sans plus de précision.

Dans une nouvelle publication, Lacroix (1876-1877) signale une capture de l’Aigle ibérique [baptisé « Aigle espagnol Aquila hispaniensis (Lacroix) » !] : « Une femelle, presque adulte, de l’Aigle d’Espagne a été tuée le 17 novembre 1876 dans les environs d’Ax (Ariège) et envoyée en chair à Toulouse où on l’a montée. J’avais déjà eu, mais il y a longtemps, deux fois l’occasion d’observer ce superbe rapace, et je pensais que c’était l’Aigle impérial ordinaire, dont les caractères étaient plus ou moins modifiés par l’âge des sujets que j’examinais. C’est grâce aux observations de M. Howard Saunders, et aux planches du magnifique ouvrage d’ornithologie de M. Dresser, de Londres, que j’ai pu déterminer le spécimen dont il s’agit ici ». Persuadé que heliaca, et non adalberti, niche dans les Pyrénées, il ajoute : « C’est aussi la première fois qu’on constate la présence de cet oiseau dans les Pyrénées Françaises » ! La suite du texte montre que Lacroix connaissait les critères de différenciation des deux taxons, quel que soit leur âge ; cette donnée peut donc être validée, malgré la mauvaise réputation de son auteur. Cet exemplaire ne se trouve pas au Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse où est conservée la collection Lacroix (P. Dalous, in litt.).

À lire Philippe (1873), on ne sait si l’auteur avance lui aussi la reproduction dans les Pyrénées : « L’Aigle impérial est de passage irrégulier dans les Pyrénées. Il arrive en avril et retourne en Espagne en septembre. Il niche dans les fentes des rochers très escarpés et pond deux œufs (…) ». Cette imprécision de langage, aboutissant à des contradictions, est probablement due aux additions faites par le piètre naturaliste A. Cazes, qui publia l’Ornithologie pyrénéenne de X. Philippe après son décès. Cependant celui-ci fait clairement allusion à une présence uniquement printanière et estivale de l’espèce et à sa provenance ibérique. Si sa description du plumage adulte, sans doute recopiée, ne mentionne pas les bords d’attaque blancs des ailes, celle du juvénile (« Nuque et parties inférieures de couleur isabelle ») correspond bien à l’Aigle ibérique.

Saunders (1876), dans un article sur les oiseaux du sud de l’Espagne, aborde le sujet de l’erratisme de l’Aigle ibérique : « À ce qu’il semble, il y a une émigration partielle vers le nord, surtout des jeunes de l’année, car j’ai examiné un individu tué près de Bagnères-de-Bigorre et j’ai eu des renseignements sur d’autres ». Quelques années plus tard, le même auteur énonce : « the young of the Spanish Imperial Eagle occasionnaly crosses the Pyrenees into France ». Il signale de nouveau avoir examiné ce jeune Aigle ibérique tué par Philippe lui-même près de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Cet exemplaire se trouvait alors dans les collections du Révérend W. Lawson, de Lynton (Grande-Bretagne) (Saunders, 1884). Voici donc une deuxième capture que l’on peut juger authentique, notamment de par le sérieux et la compétence de Saunders.

Wallis (1895) observe longuement et dans d’excellentes conditions un Aigle ibérique se nourrissant sur une charogne en compagnie de Vautours fauves Gyps fulvus et Gypaètes barbus Gypaetus barbatus le 21 juin 1894 en vallée de Campan (Hautes-Pyrénées). Voici sa description de l’oiseau : « There was a dumb-bell-shaped white patch on the underside of each wing, the rump or root of the tail showed a large expanse of white, whilst the shoulder and fore-edge of the wings were splashed ». Si la tache pâle du dessous des ailes et le croupion blanc sont plutôt curieux (signes d’immaturité ?), les épaules et surtout les bords d’attaque des ailes blancs sont bien caractéristiques de l’Aigle ibérique. Ses guides lui auraient déclaré que l’espèce niche sur le Pic Rouge de Pailla, en versant espagnol mais juste derrière la frontière, ce qui paraît très improbable vu l’altitude et l’environnement alpin de ce pic.

Miégemarque (1902), auteur prudent et fiable, mentionne l’Aigle « impérial » dans son ouvrage Chasses pyrénéennes : « Le naturaliste Philippe l’avait capturé plusieurs fois sur la chaîne des Hautes-Pyrénées. Un mâle adulte a été capturé en juillet 1886 au plateau de Susouëu par un amateur anglais pour qui j’ai monté ce sujet, le seul en chair qui me soit tombé dans les mains. En 1861, mon père en prit un sur le plateau du Benou et un autre en 1864 dans la forêt d’Aspeigt. Un vieux chasseur du Hourat (Louvie-Juzon) m’a affirmé en avoir capturé plusieurs dans le cours de sa longue existence. D’après moi, l’Aigle impérial n’est que de passage accidentel dans notre région, bien que le naturaliste Philippe le porte comme y étant de passage régulier d’avril à septembre. » Miégemarque ne semblant pas avoir eu connaissance de l’Aigle ibérique, il ne précise malheureusement pas à quelle espèce appartenaient ces oiseaux. En l’absence de description contenant des éléments discriminants entre les taxons heliaca et adalberti, nous ne pouvons attribuer de manière certaine à l’Aigle ibérique ces trois mentions.

               Blasius (1905) indique avoir rencontré un Aigle « impérial » le 31 juillet 1903 dans la vallée du Marcadau (Cauterets, Hautes-Pyrénées). La description de cette observation est insuffisante pour qu’elle puisse être retenue : « Ein mächtiger Adler, nach dem Blicke mit dem Feldstecher schien es mir der Kaiseradler (Aquila melanaëtus (L.)) zu sein, sagte uns oben auf der Grenze sein Lebewohl, indem er wie ein Sturmwind in den Bergen verschwand ».

Plus récemment, Olivier (1931) rapporte deux observations de l’Aigle ibérique, les 21 juin 1922 et 3 octobre 1930 au-dessus de Luchon (Haute-Garonne). Si la première observation ne présente peut-être pas toutes les garanties d’authenticité, rien ne permet d’écarter la seconde du 3 octobre 1930. Cependant la description de ce dernier oiseau ne mentionne pas la présence des bords d’attaque des ailes blancs : Olivier a bien rencontré un Aigle « impérial », mais sa description insuffisante ne permet pas de trancher entre les taxons heliaca et adalberti.

Le 13 juin 1955, l’ornithologue bien connu K.H. Voous observe un Aigle ibérique adulte à  Gavarnie (Hautes-Pyrénées), vers 2800 m d’altitude. Voici sa description de l’oiseau : « Les taches scapulaires et les marges antérieures des ailes étaient d’une couleur blanchâtre très nette, le dessus de la tête apparaissait blanchâtre. La queue était gris pâle, avec une bande terminale noire. L’oiseau [donnait] l’impression d’avoir des ailes un peu plus courtes et moins élégantes que celles de l’Aigle royal » (Voous, 1956). Cette donnée n’est curieusement pas reprise dans Dubois et al. (2000) : elle semble être passée longtemps inaperçue malgré sa publication dans Alauda.

 

Le Muséum de Toulouse conserve un mâle adulte d’Aquila adalberti issu de la collection A. Lacroix puis ayant rejoint celle du Dr Besaucèle. Le catalogue manuscrit de Besaucèle indique à propos de ce sujet : « Pyrénées (Espagne) », sans aucune date de capture. « Cette espèce devient de plus en plus rare dans les Pyrénées » ajoute Besaucèle (P. Dalous, comm. pers.). Le même établissement détient également un œuf d’Aigle ibérique, qui aurait été collecté à l’Hospitalet (Ariège) le 9 mai 1877. Ce dernier exemplaire provient probablement de la collection d’A. Lacroix, dont on a vu qu’il méritait peu de crédit, se laissant sans doute abuser sur la provenance de certains spécimens.

Nous avons de plus constaté qu’une ponte de 2 œufs d’Aigle « impérial », provenant des « Basses-Pyrénées », est exposée au Muséum d’Histoire Naturelle de Bordeaux. Cependant, il n’existe aucune certitude quant à la véracité de l’espèce et de la provenance.

 

En conclusion, nous estimons que les mentions pyrénéennes suivantes (de par les précisions fournies et/ou la qualité des observateurs) doivent être retenues :

 

– 1 juvénile tué par Philippe près de Bagnères-de-Bigorre-65, sans précision de date (période 1830-1870), examiné ultérieurement par Saunders ;

 

– 1 femelle subadulte tuée près d’Ax-les-Thermes-09 le 17 novembre 1876, naturalisée à Toulouse, peut-être examinée également par Saunders ;

 

– 1 adulte (ou subadulte ?) observé le 21 juin 1894 en vallée de Campan-65 par Wallis ;

 

– 1 adulte observé le 13 juin 1955 à Gavarnie-65 par Voous.

 

Les mentions de 1861 (Bénou), 1864 (Aspeigt), 1886 (Soussouéou), 1902 (Marcadau), 1922 et 1930 (Luchon), de même que celle de Loche (Bayonne), bien que tout à fait vraisemblables, ne sont pas suffisamment étayées pour être reprises sans réserve : elles peuvent concerner des Aigles impériaux A. heliaca. Les deux pontes conservées à Bordeaux et Toulouse ne peuvent être considérées comme authentiques en l’absence d’une enquête plus approfondie.

Il est curieux de constater que presque tous les individus tués ou observés étaient en plumage adulte. La nidification ancienne de l’Aigle ibérique dans les Pyrénées est pourtant peu plausible, au moins sur le versant nord, cette espèce ayant des exigences particulières pour son alimentation (basée sur le Lapin) et recherchant un biotope de plaines et collines.

L’opinion de Gonzalez (1991) est que l’Aigle impérial, et non l’Aigle ibérique, s’est reproduit autrefois en France et dans le Nord-Est de l’Espagne (Catalogne). Cependant, aucune source fiable ne vient confirmer cette hypothèse, malgré quelques mentions des ornithologues de l’époque et cette ponte du Muséum de Bordeaux. D’ailleurs aucune observation d’A. heliaca n’est certifiée dans les Pyrénées. Déjà en 1859, Jaubert & Barthélémy-Lapommeraye écrivaient : « L’apparition de l’Aigle Impérial dans le midi de la France est trop accidentelle pour que nous puissions croire à sa reproduction constante sur certains points des Pyrénées ou de la Savoie. Les auteurs qui ont signalé cette particularité ont eu soin, en nous donnant la description des jeunes, de nous démontrer que c’était de l’espèce précédente [l’Aigle royal] qu’ils avaient voulu parler ». Nous nous rangeons à leur avis.

 

Données récentes

 

Aucune observation récente d’Aigle impérial Aquila heliaca n’est signalée dans les Pyrénées françaises. Par contre, l’Aigle ibérique visite à nouveau régulièrement cette région :

 

– Les 22 et 23 octobre 1989, un individu subadulte aurait été observé depuis le col d’Eyne (Pyrénées-Orientales) (Berlic & Berlic, 2001). Ne disposant d’aucune précision à son sujet et cette donnée ayant été écartée par le Comité d’Homologation National, nous ne la citons qu’à titre indicatif ;

 

– Le 12 septembre 2001, un juvénile a été photographié au col de Soulor (Hautes-Pyrénées). La donnée a été homologuée par le CHN (Duchateau & Pérès, 2004) ;

 

– Les 16 et 19 septembre 2002, un juvénile a été observé depuis le col d’Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques) (Organbidexka Col Libre), donnée homologuée par le CHN ;

 

– Le 5 juin 2004, j’ai de nouveau observé et photographié un immature de 2ème ou 3ème année sur la commune de Bielle (Pyrénées-Atlantiques), donnée homologuée par le CHN ;

 

– Le 26 août 2004, un individu juvénile ou immature a été observé dans d’excellentes conditions à Saint-Pée-d’Oloron (Pyrénées-Atlantiques) par S. Hommeau. L’observation n’a pas encore été soumise au CHN ;

 

– Le 11 juin 2005, un immature de 3ème année a été observé à Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques) par B. Lamothe, donnée en cours de circulation au sein du CHN.

 

Contrairement aux mentions anciennes, toutes les observations récentes concernent donc des individus immatures.


 

 

 

Aigle royal  Aquila chrysaetos

 


Statut ancien

 

               L’Aigle royal a de tout temps niché dans les Pyrénées françaises, mais il est difficile de se faire une idée de son abondance passée. Saunders (1884) estime qu’il est très rare sur le versant français, selon lui par manque de proies. Il signale déjà que dans les Pyrénées orientales, « where the inhabitants are far more enterprising than elsewhere », l’Aigle royal est très activement pourchassé ; les dépouilles grossièrement empaillées sont promenées de ferme en ferme en vue de récompenses.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, c’est le Comte R. de Bouillé (1873) qui, le premier, donne l’emplacement de deux aires d’aigles près des Eaux-Bonnes. Miégemarque (1902) apporte d’excellents renseignements. L’Aigle royal ne semblait pas très rare à cette époque, puisque cet auteur rapporte que le chasseur Apiou lui en fournit une quinzaine d’individus de 1890 à 1892, tous piégés dans les environs de Borce. Il connaît des aires en vallée d’Ossau au Pic de l’Ourlène (où son père déniche un aiglon et tue le couple en 1867), au Pic Amoulat, au Pic de l’Arcizette, aux Pics de Lavedan (aiglon déniché par le guide Carrère en juin 1895) et au Pic du Midi d’Ossau, ainsi qu’au Balaïtous (Hautes-Pyrénées). Pour ce département, la première donnée de nidification provient de Loche (1852), qui découvre en 1851 une aire occupée près de Campan. Ne pouvant l’atteindre, il fusillera néanmoins la femelle sur un cadavre de cheval. Philippe (1873) décrit bien les mœurs de l’espèce et la donne nicheuse en vallée d’Aure. Backhouse (1884) voit 4 individus le 16 mai 1883 entre Argelès-Gazost et Lourdes. Wallis (1895) rencontre en vallée de Luz un berger ayant pris des aiglons au nid dans le Pic de Bergons en 1893.

En Haute-Garonne, Lacroix (1873) cite les « hauts rochers des environs du lac d’Oo, des monts Crabioules et du Port de Venasque » comme étant fréquentés par l’Aigle royal, qu’il donne sédentaire sur toute la chaîne des Pyrénées. Deux aiglons dénichés dans une aire près de Luchon sont achetés en 1899 par le naturaliste Miégemarque (correspondance entre H. Miégemarque et L. Hiriart, archives du Muséum de Bayonne). Olivier (1931, 1941) observe l’espèce régulièrement et découvre une aire occupée au Pic de la Pique en 1926. Pour les Pyrénées-Orientales, Companyo (1863) dit que l’espèce, bien que moins rare que l’Aigle impérial, ne se voit pas communément. « Elle élève sa famille dans les lieux solitaires ; plusieurs fois nos paysans nous ont apporté de jeunes Aiglons qu’ils avaient dénichés ». Ticehurst & Whistler (1927) rencontrent cet aigle aux Bouillouses et on leur dit qu’il en existe 2 ou 3 couples dans les environs. Il semble n’exister dans la littérature aucune mention de la reproduction ancienne de l’Aigle royal dans l’Aude (Goar, 2003), où Crébassol (1923a) signale la capture d’un mâle immature en 1923 à Villefloure. Egalement aucune indication de reproduction en Ariège, seul Petit (1921) rapportant la capture d’une femelle au Mas d’Azil, fin décembre 1920.

 

L’apparition hivernale de jeunes individus dans la plaine et le piémont était régulière autrefois, jusque dans la Gironde où Docteur (1856) signale l’observation de son confrère Gièse, d’un individu pris dans les filets d’un pêcheur à La Teste. Dans les Landes, Darracq (1836) le donne « excessivement rare » dans les grandes forêts de plaine ; Dubalen (1890) précise que « quelques sujets ont été capturés ça et là dans le bassin de l’Adour ». Dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, Miégemarque (1902) en tue un à Arros-Nay en octobre 1881, en observe un autre en décembre 1887 au bois de Vic-Bigorre et signale une capture en janvier 1890 au bois de Pau. Lacroix (1873) précise que « quelques sujets descendent dans les plaines et arrivent même jusqu’aux environs de Toulouse » en Haute-Garonne ; il possède un mâle adulte pris le 12 janvier 1868 près de Saint-Martin-du-Touch (31). Plus tard il décrira un individu pris le 16 octobre 1875 aux environs de Montréjau (31) qu’il attribue à une autre espèce, l’ « Aigle doré », qu’il oppose à l’ « Aigle fauve » des Pyrénées (Lacroix, 1876-1877).

 

Données récentes

 

               Bassouls & de Naurois (1959) évaluent la population des Pyrénées-Orientales à 4-6 couples en 1956. Bassouls & Petit (1959) signalent les importantes destructions constatées dans les Pyrénées-Orientales : 5 adultes tués et 3 aiglons dénichés pour la seule saison de chasse 1957-58. Terrasse (1979) estime la population pyrénéenne à 20-30 couples ; M. Clouet, J.P. Pompidor, J.L. Goar et divers observateurs mènent ensuite des recherches approfondies et le chiffre de 44 à 46 couples en 1986 est avancé, auxquels il faut adjoindre les 8 couples des Corbières (Clouet, 1988).

La population des départements pyrénéens (Pyrénées et Corbières) a depuis notablement augmenté et comporterait actuellement de 87 à 96 couples, répartis comme suit (d'après la littérature et des données inédites) :

 

-        Pyrénées-Atlantiques : 14 couples

-        Hautes-Pyrénées : 19 à 20 couples

-        Haute-Garonne : 6 à 7 couples

-        Ariège : 17 à 22 couples

-        Pyrénées-Orientales : 14 à 16 couples

-        Aude : 17 couples (dont 14 dans les Corbières)

              

On pourra consulter les synthèses de Hommeau (2004) pour les Pyrénées-Atlantiques, Caniot (1996, 2005) pour l’Ariège, Pompidor (1991, 1995, 2004) pour les Pyrénées-Orientales et Goar (2003) pour l’Aude. C’est dans les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne que les connaissances sur l’Aigle royal, ou du moins leur diffusion, sont les moins bonnes.

Les données d’immatures en plaine sont plus rares qu’autrefois : 18 mars 1990 à Ger-64, 15 août 1999 à Canet-66, printemps 2000 à Clarac-65, 1 tué le 17 décembre 2000 à Losse-40, 1 le 29 mars 2003 à Pontacq-64 et 1 en octobre 2005 à Captieux-40 (Guyot, 1992 ; GOPA ; Pompidor, 2004 ; D. Vincent, comm. pers.).

 

Discussion

 

               Le manque de données ne permet pas de se faire une idée des effectifs présents dans le massif pyrénéen au XIXème siècle. La régularité des observations de juvéniles en plaine, ainsi que le nombre important d’aigles détruits par des chasseurs spécialistes, laisse à penser que l’Aigle royal était relativement abondant à cette époque, c’est-à-dire au moins autant qu’actuellement. L’altitude très élevée des aires signalées par Miégemarque (près de 3000 m pour celle du Balaïtous !) suggère une adaptation à des persécutions (dénichage, tir) intenses, comme cela a été évoqué pour le Parc National du Grand Paradis en Italie (Framarin, 1986).

               Ce n’est que plus tard, durant la première moitié du XXème siècle, qu’il s’est probablement raréfié. Les destructions toujours plus nombreuses, le développement du réseau routier et surtout la raréfaction de l’Isard, sa proie principale, pourraient être les causes principales de ce déclin. La lente remontée des effectifs intervient dans les années 1970-1980, et devient plus marquée dans les années 1990, au point que les territoires vacants sont actuellement peu nombreux, même aux deux extrémités du massif. On peut corréler cette augmentation avec la protection de l’espèce, l’introduction de la Marmotte et la remontée des effectifs d’isards.

 


 

 

Aigle botté  Hieraaetus pennatus

 


Statut ancien

 

Darracq (1836) donne l’espèce de passage accidentel dans les Landes et les Pyrénées occidentales. Il ajoute : « Depuis dix ans (…), à ma connaissance un seul individu a été pris dans les filets d’une chasse aux petits oiseaux, sur la commune de St-Etienne, près de Bayonne ». Cet individu a été naturalisé par le fils du célèbre ornithologue Levaillant. Sur la même zone géographique, pour Dubalen (1890) également, l’Aigle botté est « très rare, de passage accidentel ». Cet auteur signale un sujet pris aux environs de Dax, qui figurait au Muséum de Bayonne. Pourtant Saunders (1884), prospectant le Pays-Basque et la Navarre, rencontre l’espèce régulièrement. Il conclut : «  it nests on forests of both sides of the Pyrenees ».

Miégemarque (1902) apportera de nombreuses données sur les mœurs de ce petit aigle, grâce à une vingtaine d’années de chasses et d’études dans toutes les Pyrénées-Atlantiques. Il l’observe notamment dans la plaine de Nay, les vallées d’Aspe et d’Ossau, les bois d’Estérençuby et du canton de Saint-Jean-Pied-de-Port, et cite des reproductions à Bétharram (1885), Arros-Nay (1893) et Saint-Abit (1895). Son ami Léon Hiriart, conservateur du Muséum de Bayonne, pensait qu’il nichait également autour de Biarritz, où il avait capturé deux individus.

Un Aigle botté mâle est capturé à Asque (Hautes-Pyrénées) le 7 mai 1836 (Toupiolle, 1836). Le naturaliste Philippe, qui habitait Bagnères-de-Bigorre, apporte des renseignements très valables dans son Ornithologie pyrénéenne (1873) sur le statut de l’Aigle botté dans ce département : « de passage régulier. Il habite les contreforts boisés des Pyrénées. (…) J’en ai disséqué huit (…). Arrive d’Espagne en avril et nous quitte en septembre. (…) Il niche dans le bois de l’Escaladieu. ». Trois individus tués dans les environs de Bagnères-de-Bigorre les 24 juin 1881, 18 septembre 1881 et 28 août 1882 sont d’ailleurs conservés au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.

Pour la Haute-Garonne, Lacroix (1873) signale la capture d’un mâle le 17 avril 1860 près de Saint-Gaudens. Il donne l’espèce « de passage sur les Pyrénées moyennes et les coteaux élevés de notre département » ; on l’a assuré de sa nidification dans la forêt de sapins entre Saint-Béat et Luchon mais il n’a pu la constater de visu. Olivier (1941) observe l’Aigle botté les 27 septembre 1927, 8 septembre 1930 et 27 septembre 1934 en vallée de Luchon.

Lacroix (1873) ne connaît qu’une capture dans l’Aude, sans plus de précision ; il donne l’espèce très rare et non nicheuse dans les autres départements (32, 65, 81, 66), sans citer l’Ariège. Crébassol (1923b) signale la capture d’un Aigle botté le 10 octobre 1923 près de Carcassonne-11. Selon Companyo (1863), cette espèce n’est que de passage accidentel dans les Pyrénées-Orientales (« Je ne pense pas qu’elle se reproduise dans le pays »).

 

Données récentes

 

L’Aigle botté n’est pas connu nicheur en Gironde. La reproduction est suspectée dans le Gers par Petit (1958) ; ce même auteur trouvera ultérieurement des couples nicheurs dans le Gers et les Landes. La population de ce dernier département doit avoisiner actuellement la quinzaine de couples. C’est dans les Pyrénées-Atlantiques que l’espèce a le mieux été étudiée. Carlon (1987) connaît 75 couples reproducteurs dans ce département, auxquels il rajoute 5 autres sites probablement occupés. Le développement des loisirs et la dégradation des milieux forestiers en zone de plaine et collines a entraîné le déplacement d’une partie de la population vers le piémont et la zone de montagne, où de nouveaux sites ont été découverts au cours des années 1990, sans que l’effectif global ait évolué (Carlon, 1995). Les Hautes-Pyrénées, où Desaulnay (1983) avait recensé plusieurs couples, apparaissent bien peuplées au vu de la fréquence des rencontres avec l’Aigle botté. L’effectif atteint ou dépasse probablement la trentaine de couples. Aucune estimation n’a été publiée pour la Haute-Garonne, où l’espèce niche, tandis qu’en Ariège la population serait comprise entre 20 et 50 couples (Bertrand, 1998). Dans les Pyrénées-Orientales, Thiollay (1968) mentionne 4 individus notés en période de reproduction sur des sites favorables, Pompidor (1991) connaît 2 couples cantonnés en moyenne montagne et les effectifs sont actuellement estimés à 2-4 couples (Pompidor, 2004) dont un sur le plateau cerdan (Feijoo, Gautier & Cambrony, 2000). L’Aude abrite également l’Aigle botté et sa population, en augmentation, y est au moins égale à 20 couples (Polette, 2004).

Les modalités du franchissement des Pyrénées occidentales par les Aigles bottés en migration postnuptiale ont été étudiées par l’association Organbidexka Col Libre (Urcun & Kabouche, 1999).

Des observations hivernales existent dans les Pyrénées-Atlantiques (Ustaritz, janvier 1958 : Barriéty, 1960 ; région de Pau, janvier 1963 : Thiollay, 1964 ; Angaïs, février 2005, Bayonne, janvier 2006), la Haute-Garonne (décembre 1959, 1961, 1962 et 1964 près d’Aspet, Saint-Béat et Fronsac : Mayaud, 1964 & 1965), les Pyrénées-Orientales (deux hivernages complets dans la plaine du Roussillon et 6 autres mentions ponctuelles : Pompidor & Aleman, 1987, Pompidor, 2004) et l'Aude (quatre mentions en janvier 1998 : Polette, 2004).


 

 

Aigle de Bonelli  Hieraaetus fasciatus

 


Statut ancien

 

Dans les Pyrénées-Atlantiques, Saunders (1884) signale n’avoir observé l’Aigle de Bonelli qu’en deux occasions près de Saint-Jean-de-Luz. Miégemarque (1902) le donne très rare, mais de passage régulier en été dans les Hautes et Basses-Pyrénées. Son père en avait tué plusieurs en vallée d’Ossau, notamment un « couple » pris dans les rochers de Lapouège (Bilhères-en-Ossau). Ce site ne semble pas favorable à une éventeulle reproduction de ce « couple », que l’auteur ne signale d’ailleurs pas. Miégemarque (fils) tua un mâle en juillet 1875 lors d’une chasse à l’isard (en Ossau certainement), sujet naturalisé pour un amateur irlandais ; il ajoute enfin « j’ai aperçu de temps à autre ce rapace dans mes folles et nombreuses excursions dans la chaîne des Hautes et Basses-Pyrénées, et plusieurs fois je l’ai vu fondre, mais sans pouvoir le tirer, sur des compagnies de lagopèdes (…) ».

Lacroix (1873) donne cet aigle de passage régulier en automne et au printemps en Haute-Garonne ; il précise que l’oiseau suit préférentiellement les coteaux et qu’on rencontre rarement des adultes. Un jeune mâle pris le 15 octobre 1870 près de Portet (31) fait partie de sa collection. Il croit que l’Aigle de Bonelli est « de passage régulier, mais toujours isolément » dans les Pyrénées-Orientales, et « tout-à-fait accidentel » dans l’Aude ; selon lui l’espèce ne niche pas dans ces deux départements. Lacroix rapporte une nouvelle capture près de Toulouse en 1880 (Lacroix, 1881). Plus récemment, Olivier (1931) rencontre l’Aigle de Bonelli sur les hauts sommets au-dessus de Luchon : 2 le 27 septembre 1927, 2 le 8 septembre 1930, 1 le 13 septembre 1930.

Companyo (1863) dit également n’avoir jamais observé cet aigle dans les Pyrénées-Orientales (et pour cause : il l’a certainement confondu avec l’Aigle criard ; cf. supra) ; pourtant Dépéret (1882) le donne comme espèce caractéristique de la zone montagnarde inférieure du département et Saunders (1884) signale qu’il n’est pas rare sur les étangs du littoral du Roussillon. Ce dernier auteur a vu trois pontes prises en Catalogne près de la frontière française. Un Aigle de Bonelli sera observé en août 1903 par Paris (1933) à l’Ouest de Banyuls.

 

Données récentes

 

Erratisme et possibilité de nidification dans les Pyrénées centrales et occidentales

 

Ashmole, Brown & Campbell (1957), étudiant la migration à Gavarnie, observent un individu le 16 septembre et deux le 26 septembre 1955, se dirigeant vers le sud au-dessus du Port de Boucharo. Depuis, de nombreuses observations ont été réalisées dans tous les départements pyrénéens, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques à l’occasion des suivis migratoires (annexe 3). La majorité des mentions concernent l’été et l’automne, avec un pic en septembre (figure 3), et correspondent à un erratisme juvénile. Le stationnement automnal (septembre-décembre) de jeunes oiseaux a été noté sur les zones humides d’Orx-40, Saint-Martin-de-Seignanx-40, Pontonx-40 et Puydarrieux-65. De 1964 à 2005, le nombre d'Aigles de Bonelli observés dans les Pyrénées centrales et occidentales par tranche de 2 années a varié de 0 à 8, la moyenne étant de 3 individus (figure 4). Les observations d'adultes en période de reproduction (mai-juillet), régulières jusque dans les années 1970, n'ont plus cours depuis (quelques mentions d'adultes d'août à octobre uniquement).

La question de la reproduction de l’Aigle de Bonelli dans les Pyrénées occidentales a fréquemment été soulevée. Observant régulièrement l’espèce lors de ses séjours estivaux en Pays-Basque, Terrasse (1956) avance sa nidification, avant de se rétracter ultérieurement dans les termes suivants : « Nous avons noté cet aigle à chacun de nos séjours (Eté) dans la zone montagneuse (surtout forêt d’Iraty) mais toujours il s’agissait de sujets immatures. Une seule observation d’un adulte, le 23 août 1957 sur le versant espagnol du Col du Pourtalet. (…) Cet oiseau ne doit donc pas être considéré comme nicheur dans les Basses-Pyrénées. » (Terrasse, 1958). A la même époque, Brosse & Jacquemard-Brosse (1958) observent cependant un couple adulte à Iraty au printemps 1958.

En 1974, un couple d’Aigles de Bonelli aurait fréquenté les falaises du Pibeste (Agos-Vidalos, Hautes-Pyrénées). Un des deux adultes aurait par la suite été abattu au fusil par un chasseur en palombière à Montaut ou Coarraze (information de H. Navarre, à qui on avait apporté, pour identification, les pattes de l’oiseau). Toutefois, J.C. Alberny, cité comme l’un des observateurs de ce couple par Cugnasse & Cramm (1990), m’écrit : « Avec le recul, l’existence d’un ou deux oiseaux au Pibeste me paraît extrêmement douteuse (…). Je suis peut-être à l’origine de ce bruit de Bonelli au Pibeste, mais je me souviens par ailleurs avoir écrit à Jean-François Terrasse : « s’il y avait des A. de Bonelli au Pibeste, on les verrait » (…). Je viens de consulter à ce sujet mon vieil ami Maurice Gravié de Saint-Savin, il me dit n’avoir jamais observé cet oiseau au Pibeste. » Pourtant J.J. Planas avait bien observé l’Aigle de Bonelli sur ce site à cette époque (J.M. Cugnasse, comm. pers.).

À la même période, des observations d’adultes et immatures sont effectuées dans les alentours de Bagnères-de-Bigorre, à une vingtaine de kilomètres de là, et plus à l’Est à Saint-Lary (Pelore, 2002 ; Meek, 1972 ; cf. annexe 3). Il est probable qu’il s’agisse en partie des mêmes individus. Le cantonnement d’un couple dans ce secteur présentant des versants calcaires bien exposés au Sud, n’apparaît pas improbable dans le contexte de cette époque, où l’espèce était bien moins rare qu’à l’heure actuelle. Toutefois, il n’existe aucune preuve de reproduction.

Des observations d’adultes accompagnés de juvéniles en haute vallée d’Aspe (vallon de Lhers) ont également eu lieu en juillet 1975 et 1976 (Grolleau, Grolleau & Grolleau, 1977). Là encore on ne peut écarter une éventuelle nidification, bien que le milieu s’y prête beaucoup moins qu’au Pibeste. Il est regrettable que pour ces secteurs (Bagnères, Pibeste et Aspe), des recherches n’aient pas été entreprises et leurs résultats publiés. Vingt-cinq ans plus tard, il est maintenant impossible de tirer des conclusions de ces observations, dont certaines ne sont d’ailleurs pas suffisamment circonstanciées.

 

Population nicheuse des Pyrénées méditerranéennes et des Corbières

 

Rivoire & Hue (1949) observent les premiers un couple dans les Corbières audoises, tandis que Affre & Affre (1960) notent l’espèce en 1959 et 1960 dans les gorges de Galamus (Aude). La nidification dans cette région est mentionnée par Thiollay (1968), qui indique : « Dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, toutes les aires connues étaient situées à l’Est d’une ligne Carcassonne-Axat-Amélie » . Terrasse (1979) évalue la population des Pyrénées-Orientales à 2-3 couples. Pompidor (1991) y suit 3 couples depuis le début des années 1980. L'un d'eux a été détruit par tir en 1991 et un deuxième a disparu en 1999. Le dernier couple, qui niche en territoire espagnol, est également menacé par divers aménagements (Pompidor, 2004). Un deuxième site est de nouveau occupé par un couple nicheur en 2005 (J.P. Pompidor, comm. pers.). Dans l’Aude, où quatre couples étaient connus dans les années 1980, un seul couple se maintient après la destruction par tir du deuxième en 2002 (L. Courmont, comm. pers.).

 

Discussion

 

La grande majorité des observations pyrénéennes françaises d’Aigles de Bonelli, qu’elles soient anciennes ou récentes, concerne des individus immatures en erratisme. Les adultes observés plus ponctuellement, parfois en couples, l’ont été surtout en bordure de l’aire de répartition normale de l’espèce : Cerdagne et Conflent dans les Pyrénées-Orientales (Berlic & Berlic, 2001, Pompidor, 2004) et Pyrénées occidentales.

Ce n’est que très récemment que l’Aigle de Bonelli a à peu près disparu du versant sud-pyrénéen, notamment en Navarre et Aragon. Il est raisonnable de penser que le versant nord (et notamment ses deux extrémités), en continuité topographique avec les pré-Pyrénées espagnoles habitées par l’espèce, est inclus dans l’aire de dispersion habituelle de l’Aigle de Bonelli, comme l’est le pourtour méditerranéen français. L’apparition d’individus adultes à la recherche d’un territoire, séjournant parfois sur des sites rappelant le biotope de reproduction préféré, n’est donc pas étonnante. Cependant, la rareté des proies de taille moyenne et les conditions climatiques défavorables constituent des obstacles de nature à dissuader la nidification, même occasionnelle, de l’Aigle de Bonelli sur le versant nord-pyrénéen.   


 

 


Bibliographie

 


AFFRE G. & AFFRE L., 1960. Observations dans les Corbières. Oiseaux de France, 10 (3-4), N. 29-30 : 19-38.

 

ARCHIMBAUD C., BEYAERT J. & LE GALL O., 2003. Suivi 2002 de la migration post-nuptiale à la Pointe du Cap Ferret (Gironde). Le Courbageot, N. 21-22 : 6-11.

 

ARNÉ P., 1953. Passage de migrateurs dans les Landes. Alauda, 21 (4) : 240-244.

 

ASHMOLE N.P., BROWN R.G.B. & CAMPBELL R.P., 1957. La migration à Gavarnie en automne 1955. Alauda, 25 (2) : 94-115.

 

BACKHOUSE J. Jun., 1884. Ornithological notes from the French Pyrenees. The Zoologist, 3ème série (8) : 20-27.

 

BARRIÉTY L., 1960. Capture d’un Aigle botté (Hieraaetus pennatus Gml.). Bull. C.E.R.S. Biarritz, 3 (2) : 265.

 

BASSOULS G. & NAUROIS (DE) R., 1959. Peuplement et nidification des grands rapaces dans les Pyrénées-Orientales. L’Oiseau et R.F.O., 29 (3) : 218-220.

 

BASSOULS G. & PETIT G., 1959. L’Aigle royal gravement menacé dans les Pyrénées-Orientales. Terre et Vie, 106 (suppl.) : 54.

 

BERGÈS C. & DUCASSE V., 2002. Hivernage d’un Pygargue à queue blanche Haliaeetus albicilla dans la région du lac de Puydarrieux, Hautes-Pyrénées. Le Pistrac, N. 18 : 118-120.

 

BERLIC M.F. & BERLIC F., 2001. Les oiseaux de Cerdagne et Capcir. Ceretania, Quaderns d’Estudis Cerdans, N. 3 : 91-132.

 

BERNÉ J.J., 1990. Centrale ornithologique d’Ariège. Synthèse des observations 1989. Ariège Nature, N. 2 : 16-36.

 

BERTRAND A., 1998. Découvrir les rapaces diurnes et nocturnes d’Ariège. A.N.A., La-Bastide-de-Sérou, 63 p.

 

BERTRAND A., NEBEL D., 1990. La migration des oiseaux dans les Pyrénées centrales. Port d’Aula (Ariège), 20 août-28 octobre 1989. A.N.A., La-Bastide-de-Sérou, 94 p. (p. 36).

 

BERTRAND A., NEBEL D., 1991. La migration diurne des oiseaux au Port d’Aula. 20 juillet-25 octobre 1990. In BERTRAND A. (Ed.) : « La migration post-nuptiale des oiseaux dans les Pyrénées ariégeoises en 1990 ». C.N.R.S., Moulis, pp. 16-62.

 

BLASIUS R., 1905. Die Pyrenäen und ihre Vogelwelt. Proceedings of the IVth International Ornithological Congress, 1905. Ornis, 14 : 554-579.

 

BOUILLÉ (DE) R., 1873. Guide des Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes. Excursions à pied, par JAM. Seconde édition. Impr. Vignancour, Pau, 307 p.

 

BOUSQUET J.F., 1989. Hivernage partiel d’un Pygargue à queue blanche Haliaeetus albicilla en Ariège. Le Pistrac, N. 12 : 22.

 

BRIED J., 1989. Observation d’un Pygargue à queue blanche Haliaeetus albicilla dans les Landes. Le Courbageot , N. 13 : 45.

 

BROSSE J. & JACQUEMARD-BROSSE S., 1958. Note sur l’avifaune de la forêt d’Iraty (Basses-Pyrénées). L’Oiseau et R.F.O., 28 (4) : 324-331.

 

CANIOT P., 1996. Suivi de la reproduction de l’Aigle royal Aquila chrysaetos dans le département de l’Ariège de 1992 à 1995. Actes du troisième Colloque d’Ornithologie Pyrénéenne, Ordino (Andorre), octobre 1995. Alauda, 64 (2) : 187-194.

 

CANIOT P., 2005. Suivi de l’Aigle royal Aquila chrysaetos dans le département de l’Ariège (09) : période 1992-2002. In NATURE MIDI-PYRENEES (Ed.). 1ères Rencontres Naturalistes de Midi-Pyrénées. Actes du colloque tenu à Cahors (Lot) les 14-15 novembre 2003. NMP, Toulouse, p. 177.

 

CANTON G., 1932. [Oiseaux peu communs des côtes landaises]. L’Oiseau et R.F.O., 2 : 716-717.

 

CARLON J., 1987. Effectifs, répartition et densité de l’Aigle botté Hieraaetus pennatus (GMELIN 1788) dans les Pyrénées-Atlantiques. Alauda, 55 (2) : 81-92.

 

CARLON J., 1995. Contribution à l’écologie de l’Aigle botté Hieraaetus pennatus en période de reproduction sur le versant nord des Pyrénées occidentales. La Marie-blanque, N. 4 : 1-20.

 

CHEYLAN G., RAVAYROL A., CUGNASSE J.M., BILLET J.M. & JOULOT C., 1996. Dispersion des Aigles de Bonelli Hieraaetus fasciatus juvéniles bagués en France. Alauda, 64 (4) : 413-419.

 

COMPANYO L., 1863. Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales. Tome 3. Alzine Editeur, Perpignan, 942 p.

 

CRÉBASSOL H., 1923a. Nouvelles ornithologiques. Bulletin de la Société d’Études Scientifiques de l’Aude, 28 : 132.

 

CRÉBASSOL H., 1923b. Capture intéressante. Bulletin de la Société d’Études Scientifiques de l’Aude, 28 : 133.

 

CRUSE M. & CRUSE R., 1996. Erratisme de l’Aigle de Bonelli Hieraaetus fasciatus en Béarn, versant nord des Pyrénées occidentales. La Marie-blanque, N. 5 : 17-18.

 

CUGNASSE J.M. & CRAMM P., 1990. L’erratisme de l’Aigle de Bonelli Hieraaetus fasciatus en France. Alauda, 58 (1) : 59-66.

 

DEBRU H., 1962. La Pygargue Haliaeetus albicilla dans l’Aude. Alauda, 30 : 290.

 

DÉPÉRET C., 1882. Caractères de la faune ornithologique des Pyrénées-Orientales et des particularités qu’elle présente. Extrait du XXVe Bulletin de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales. Perpignan, Impr. C. Latrobe, 27 p.

 

DOCTEUR A., 1856. Catalogue des oiseaux du département de la Gironde. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, 21 : 152-194.

 

DORGAN P.H., 1846. Histoire des Landes. Rééd. Esméralda, Abzac, 1983, p. 335.

 

DUBALEN P.E., 1890. Monographie raisonnée des oiseaux observés dans les départements des Landes, de la Gironde, du Gers, des Basses-Pyrénées, des Hautes-Pyrénées et sur le Golfe de Gascogne. Bulletin de la Société Borda, 15 : 169-176.

 

DUBOIS P.J., LE MARÉCHAL P., OLIOSO G. & YÉSOU P., 2000. Inventaire des Oiseaux de France. Avifaune de la France métropolitaine. Nathan, Paris, 397 p.

 

FEIJOO J., GAUTIER C. & CAMBRONY M., 2000. Chronique de la nidification de l’Aigle botté Hieraaetus pennatus en Cerdagne française. Meridionalis, N. 2 : 48-51.

 

FRAMARIN F., 1986. Notes complémentaires sur la répartition et la nidification de l’Aigle royal, Aquila chrysaetos, dans le Parc national du Grand Paradis, Italie. Nos Oiseaux, 38 (6) : 257-262.

 

GOAR J.L., 2003. L’Aigle royal dans l’Aude. Ed. J.L. Goar, Villerouge-Termenès, 36 p.

 

GONZALEZ L.M., 1991. Historia natural del Aguila imperial iberica (Aquila adalberti Brehm, 1861). Taxonomía, población, análisis de la distribución geográfica, alimentación, reproducción y conservación. Colección Técnica, ICONA, Madrid, 219 p.

 

GROLLEAU G., GROLLEAU J. & GROLLEAU I., 1977. Notes complémentaires à l’ornithologie pyrénéenne. L’Oiseau et R.F.O., 47 (3) : 304-308.

 

GUYOT A., 1992. Première observation d’un Aigle royal (Aquila chrysaetos) sur le plateau de Ger (450 m.). La Bergeronnette, N. 11 : 14.

 

HOMMEAU S., 2001. Observation d’un Aigle pomarin Aquila pomarina depuis le Pic de la Madeleine (Soule). Le Casseur d’os, 1 (2) : 170-173.

 

HOMMEAU S., 2004. Suivi de la reproduction de l’Aigle royal Aquila chrysaetos sur le département des Pyrénées-Atantiques : présentation et bilan pour l’année 2004. Le Casseur d’os, 4 (2) : 141-146.

 

JAUBERT J.B. & BARTHÉLÉMY-LAPOMMERAYE C.J., 1859. Richesses ornithologiques du Midi de la France. Marseille, 527 p. (pp. 35-36).

 

JOUARD H., 1936. Qu’en est-il des « Aigles criards » de France ? Alauda, 8 (2) : 198-219.

 

LACROIX A., 1873. Catalogue raisonné des oiseaux observés sur le versant français des Pyrénées et la région comprenant les départements de la Haute-Garonne, l’Aude, l’Ariège, le Gers, l’Hérault, les Hautes-Pyrénées, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et les Pyrénées-Orientales. Bulletin de la Société d’Histoire Naturelle de Toulouse, 7 : 129-224.

 

LACROIX A., 1876-1877. Observations ornithologiques pendant les années 1873 à 1877. Bulletin de la Société d’Histoire Naturelle de Toulouse, 12 : 97-106.

 

LACROIX A., 1881. Capture d’un Aigle de Bonelli aux environs de Toulouse. Bulletin de la Société d’Histoire Naturelle de Toulouse, 15 : 142. (*)

 

LÉVÊQUE R. & PRODON R., 1976. À propos de la collection d’oiseaux Sauvy déposée au Laboratoire Arago. Alauda, 44 (4) : 431-439.

 

LOCHE V., 1852. Observations ornithologiques faites en 1851 dans les Pyrénées. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, 18 : 80-90.

 

LOCHE V., 1858. Catalogue des Mammifères et des Oiseaux observés en Algérie. Arthus-Bertrand, Paris, 158 p.

 

LOCHE V., 1867. Exploration scientifique de l’Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842. Paris, Arthus-Bertrand. Oiseaux, t. 1, p. 23.

 

MAYAUD N., 1964. Notes d’ornithologie française VII. Alauda, 32 (1) : 56-71.

 

MAYAUD N., 1965. Notes d’ornithologie française VIII. Alauda, 33 (2) : 131-147.

 

MEEK H.A., 1972. Quelques observations ornithologiques en France. Alauda, 40 : 292-293.

 

MIÉGEMARQUE H., 1902. Esquisses ornithologiques. Chasses pyrénéennes. Impr. P. Dugourc, Gaillac, 406 p.

 

NEUVILLE F., 1974. Inventaire des oiseaux rarissimes et rares observés ou trouvés en Aquitaine. Le Courbageot, N. 1 : 17-18.

 

OLIVER G., 1979. Grande faune des Pyrénées-Orientales. In DENDALETCHE C. (Ed.). La grande faune pyrénéenne et des montagnes d’Europe. Université de Pau, pp. 415-434

 

OLIVIER G., 1931. Observations sur les oiseaux des Pyrénées centrales. L’Oiseau et R.F.O., N.S., 1 : 658-678.

 

OLIVIER G., 1941. Nouvelles observations sur les oiseaux des Pyrénées. L’Oiseau et R.F.O., 11 : 237-247.

 

PARC NATIONAL DES PYRÉNÉES, 1989. Observations 1986-1987. Extrait des observations de terrain du personnel du Parc national des Pyrénées. Doc. Scient. P.N.P., N. 25, p. 80.

 

PARIS P., 1933. Quelques caractéristiques de l’avifaune des environs de Banyuls-sur-mer. Archives de Zoologie expérimentale et générale, 75 : 247-253.

 

PELORE E., 2002. Erratisme de l’Aigle de Bonelli Hieraaetus fasciatus sur le versant nord des Pyrénées. La Marie-blanque, N. 10 : 19-20.

 

PETIT E., 1921. Capture d’un Aigle fauve dans les Pyrénées. Revue française d’Ornithologie, 7 : 82.

 

PETIT P., 1958. L’Aigle botté, Hieraaetus pennatus, aux confins des Landes et du Gers. L’Oiseau et R.F.O., 28 : 172-173.

 

PHILIPPE, 1873. Ornithologie pyrénéenne. Impr. J. Cazenave, Bagnères-de-Bigorre, 158 p.

 

POLETTE P., 2004. L'Aigle botté Hieraaetus pennatus nicheur dans l'Aude. Meridionalis, N. 6 : 33-38.

 

POMPIDOR J.P., 1991. Statut et destruction des rapaces diurnes nicheurs dans les Pyrénées-Orientales. Actes du deuxième Colloque d’Ornithologie Pyrénéenne, Seix, septembre 1990. Acta Biologica Montana, N. 10 : 123-134.

 

POMPIDOR J.P., 1995. Reproduction de l’Aigle royal Aquila chrysaetos dans les Pyrénées-Orientales en 1993 et 1994. La Mélano’, N. 10 : 30-31.

 

POMPIDOR J.P., 2004. Les rapaces diurnes des Pyrénées-Orientales : évolution depuis vingt ans (1983-2003). La Mélano', N. 11 : 2-19.

 

POMPIDOR J.P., ALEMAN Y., 1987. Note sur l'hivernage et la migration de l'Aigle botté Hieraaetus pennatus dans les Pyrénées-Orientales. La Mélanocéphale, N. 5 : 32-33.

 

RIVOIRE A. & HÜE F., 1949. L’Aigle de Bonelli Hieraaetus fasciatus (Vieillot). L’Oiseau et R.F.O., 19 : 118-149.

 

ROCHON-DUVIGNEAUD A., 1935. Notes de vacances (août-septembre 1935). Lescun, Aubisque, Gavarnie, Ordesa (Pyrénées). Alauda, 7 (4) : 506-509.

 

SAUNDERS H., 1876. Catalogue des oiseaux du midi de l’Espagne. Bulletin de la Société Zoologique de France, 1 : 315-327.

 

SAUNDERS H., 1884. Notes on the Birds of the Pyrenees. Ibis, 5 (8) : 365-392.

 

TERRASSE J.F., 1956. Note sur l’avifaune du Pays-Basque (été 1955). Oiseaux de France, 6 (4), N. 17 : 166-167.

 

TERRASSE J.F., 1958. Erratum du N°17 (dans la note sur l’avifaune du Pays Basque) au sujet de l’Aigle de Bonelli. Oiseaux de France, 8 (2), N. 21 : 31.

 

TERRASSE J.F., 1979. Grands rapaces des Pyrénées. Population du versant nord – menaces. In DENDALETCHE C. (Ed.). La grande faune pyrénéenne et des montagnes d’Europe. Université de Pau, pp. 281-291.

 

THIOLLAY J.M., 1964. Présence d’Aigles bottés (Hieraaetus pennatus) en France pendant l’hiver 1963. Alauda, 32 (1) : 75-76.

 

THIOLLAY J.M., 1968. Essai sur les Rapaces du Midi de la France. Distribution. Ecologie. Tentative de dénombrement. Alauda, 36 (1-2) : 52-62.

 

TICEHURST C.B. & WHISTLER H., 1927. On the Summer Avifauna of the Pyrénées-Orientales. Ibis, 12 (3) : 284-310.

 

TOUPIOLLE G., 1836. Communication faite à Société Linnéenne, le 30 juin 1836. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, 8 : 202-204.

 

URCUN J.P. & KABOUCHE B., 1999. La migration postnuptiale de l’Aigle botté Hieraaetus pennatus à travers les Pyrénées. Alauda, 67 (2) : 89-101.

 

VOOUS K.H., 1956. Quelques observations ornithologiques dans la région de Gavarnie (Hautes-Pyrénées). Alauda, 24 (2) : 148-150.

 

WALLIS H.M., 1895. Notes on the birds of the Central Pyrenees. Ibis, 16 : 64-85.


 

 

 

Stéphane DUCHATEAU

G.O.P.A.

MJC du Laü,

81, avenue du Loup,

64000 PAU

 

Annexe 1 : liste des observations récentes de Pygargue à queue blanche

Haliaeetus albicilla dans la région pyrénéenne

(l’origine des données n’est mentionnée que pour celles non soumises au CHN)

 

 


Gironde

Le Teich : 1 imm. le 1/03/1973 (Neuville, 1974).

Banc d’Arguin : 1 les 21 et 22/12/1974 (Neuville, 1974).

Pondurat : 1 1er hiver le 22/11/1988.

Grayan : 1 1er hiver du 19/12/1989 au 4/02/1990.

Captieux – Callen (camp du Poteau) : 1 le 18/01/1998, 2 le 4/03/1998 ; 1 le 17/01/1999 ; 1 du 30/12/2000 au 6/03/2001(LPO Aquitaine infos)

Sainte-Eulalie : 1 juv. retrouvé électrocuté le 23/11/1995.

Cap-Ferret : 1 migrateur le 20/10/2002 (Archimbaud, Beyaert & Le Gall, 2003).

La centrale de données de la LPO Aquitaine contient également des données inédites provenant de Callen et Lucmau (1992, P. Petit & LNA), Le Teich (2003, J. Beyaert) et Lacanau (2004, P. Grisser).

 

Landes

Arjuzanx : 1 1er hiver le 21/11/1998 (LPO Aquitaine infos, N. 15)

Pontonx : 1 imm. le 2/01/1986 (Bried, 1989)

Orx : 1 imm. du 17/12/88 au 11/03/1989 ; 1 1ère année du 22/11/1989 au 11/02/1990 ; 1 imm. du 14/12/1990 au 20/03/1991 ; 1 1er hiver du 8/11/1991 au 5/03/1992 ; 1 1er hiver les 13/12/1992 et 3/02/1993.

Saint-Martin-de-Seignanx : 2 imm. du 9/02 au 4/03/1991 ; 1 1er hiver (bagué au printemps 1991 en Finlande) du 9/01 au 23/02/1992 ; 1 1er hiver du 24/12/1992 au 13/02/1993 ; 1 2ème hiver du 22/01 au 4/03/1994 ; 1 imm. du 26/11/1998 au 15/01/1999 (EBN & L. Gonzalez-LPO Aquitaine).

Moliets : 1 1er hiver les 5 et 6/12/1991

Léon : 1 1er hiver les 7 et 8/01/1992 ; 1 le 11/02/1992 ; 2 ou 3 hivernants en 2002-2003 et au moins 1 en 2003-2004 (E. Bounine, comm. pers.).

 

Pyrénées-Atlantiques

Col de Lindux : 1 imm. le 8/11/2003 (OCL)

 

Hautes-Pyrénées

Puydarrieux/Campuzan : 1 imm. le 5/11/1995, 1 3ème hiver du 2/12/2001 au 25/01/2002 (Bergès & Ducasse, 2002).

 

Haute-Garonne

Marignac-Lasclares : 1 le 2/12/1994 (Bergès & Ducasse, 2002).

 

Ariège

Montbel : 1 imm. du 24/12/1988 au 19/02/1989 (Bousquet, 1989).

 

Aude

Entre Gruissan et La Nouvelle : 1 adulte en janvier 1947 (Debru, 1962)

Gruissan-Tournebelle : 1 imm. le 10/01/1962 (Debru, 1962).

Bages : 1 imm. le 3/03/2004 (L’Oiseau magazine, N. 75, p. 80).


 

 

Annexe 2 : Liste des observations récentes d’Aigle criard Aquila clanga

dans la région pyrénéenne

 

 


Landes

Saint-Martin-de-Seignanx :

1er hiver, du 28/12/1991 au 17/02/1992,

2ème hiver, 17/11/1992 au 6/02/1993,

3ème hiver, 5/12/1993 au 13/02/1994,

4ème hiver, 25/12/1994 au 18/03/1995,

ad., 26/11/1995 au 20/03/1996,

ad., 10/01 au 15/03/1997,

ad., 28/10/1997 au 22/02/1998,

ad., 26/11/1998 au 19/02/1999,

ad., 13/11/1999 au 31/01/2000 (le même individu pendant ces 9 années) ;

1er hiver, 10 au 19/01/1999 ; 2ème hiver, 2/11/1999 au 17/02/2000, 1er hiver, 27/12/1999 au 17/02/2000 ; 1er hiver, 4/01 au 4/03/2001, 2ème hiver, 13/11/2000 au 4/03/2001, 2ème hiver, 4/03/2001 (soit 3 oiseaux ce jour-là) ; 3ème hiver, 2/12/2001 au 25/02/2002 ; ad., 22/11/2002 au 2/03/2003 et 1 indét. le 19/02/2003 (GOPA) ; ad., 11/11/2003 au 9/03/2004 (GOPA). Soit un total minimal depuis 1991 de 4 individus différents.

Orx : 1 imm. les 13 et 14/11/1999 ; 1 imm. les 22 et 24/02/2004 (différent de celui de Saint-Martin-de-Seignanx, GOPA).

 

Pyrénées-Atlantiques

Ustaritz : 1 ad. le 5/04/1997 (L. Gonzalez).

Col de Lizarrieta : 1 ad. le 11/11/1998 (OCL).

Col de Lindux : 1 imm. le 6/11/1998 (OCL).

 

Pyrénées-Orientales

Eyne : 1 ad. le 24/11/1993 (J. Feijoo & C. Gauthier, GOR).

 

Aude

Caves : 1 ad. le 25/03/1989.

Leucate : 1 ad. le 15/04/1990.

Gruissan : 1 imm. du 8/11/1994 au 31/03/1995.


 

 

Annexe 3 : Liste des observations d’Aigle de Bonelli Hieraaetus fasciatus

dans la région pyrénéenne depuis 1900

(hors des Pyrénées-Orientales et de l’Aude, où l’espèce est nicheuse)

 

 


Landes (7 données)

Cagnotte : 1 le 27/06/1989.

Orx : 1 juv. retrouvé électrocuté vers le 10/10/1994.

Saint-Martin-de-Seignanx : 1 juv. bagué observé en automne 2004 par des ornithologues espagnols et D. Genoud.

Pontonx : 1 juv. bagué du 6/11 au 2/12/2001 ; 1 imm. le 4/09/2002 ; 1 juv. du 17 au 20/11/2002 (G. Lafférère).

Arengosse : 1 juv. capturé vivant dans un élevage de faisans le 10/01/2002, qui avait été bagué au nid en mai 2001 dans l’Hérault (Journal « Sud-Ouest » du 15/01/2002) : probablement celui observé les mois précédents à Pontonx.

 

Pyrénées-Atlantiques (37 données)

Saint-Pée-sur-Nivelle : 1 immature percuté par un avion à 1500 pieds de hauteur le 13 juin 1983 (Bull. F.I.R., N. 11 : 8).

Col de Lizarrieta : 1 imm. le 22/09/1996 (OCL).

Col de Lindux : 1 ad. les 9 et 12/09/1990, 1 juv. le 30/08/1991, 1 ad. le 2/09/1991, 1 imm. le 7/10/1993, 1 imm. le 18/10/1994, 1 ad. en 1995 (OCL).

Col d’Organbidexka : 1 imm. le 16/09/1979 (M. Leconte), 1 imm. le 22/09/1980, 1 autre le 23/09/1980, 1 ad. le 13/08/1981, 1 juv. le 4/08/1982, 1 imm. le 2/08/1983, 1 ind. le 7/10/1985, 1 le 16/09/1989, 1 juv le 24/09/1994, 1 le 26/08/1998, 1 imm. le 11/08/2003 (OCL).

Iraty : plusieurs observations estivales d’immatures entre 1955 et 1958 (J.F. & M. Terrasse), 1 couple adulte entre le 31/05 et le 11/06/1958 (Brosse & Jacquemard-Brosse, 1958), 1 le 29/12/1992 (L. Gonzalez).

Arette : 1 juv. tué le 21/10/1935 (Musée de la mer de Biarritz).

Oloron : 1 ad. le 6/10/1995 (Cruse & Cruse, 1996).

Aydius : 1 imm. le 16/02/1978 (M. Leconte).

Haute vallée d’Aspe : 2 adultes et 2 jeunes en juillet 1975, 1 imm. de 2 ans et 1 jeune de l’année le 27/07/1976, 2 adultes et 2 jeunes de l’année le 29/07/1976 (Grolleau, Grolleau & Grolleau, 1977).

Urdos : 1 imm. vers le 15/02/1977.

Buzy : 1 juv. le 10/10/2004 (S. Hommeau)

Castet : 1 imm. le 29/05/1979 (M. Leconte), 1 en 1987 (P.N.P., 1989).

Laruns : 2 imm. le 15/09/1983 au Pic de la Sagette (M. Leconte) ; 1 juv. équipé d’une balise Argos en août 1998 au Pic du Midi d’Ossau ; 1 ad. vers le 15/08/2001 à Chérue (N. Magrou, D. Peyrusqué).

Navarrenx : 1 en septembre 1987.

 

Hautes-Pyrénées (10 données)

Gavarnie : 1 le 16/09/1955, 2 le 26/09/1955  (Ashmole, Brown & Campbell, 1957).

Pibeste : 1 couple cantonné en 1974 (J.J. Planas) ; l’un des deux individus aurait été tué à Montaut par un chasseur en palombière (H. Navarre) ; 1 juv. le 1/01/2005 (S. Duchateau).

Vallée de Bagnères-de-Bigorre : 1 ad. vers le 15/07/1964 (ou 1966 ?) au Mont Bédat (P. Darmangeat), 1 ad. posé le 9/05/1973 au Lhéris (C. Riols), 1 ad et 1 juv. d’1 an le 22/06 (ou 26/06 ?) 1974 au Chiroulet (C. Riols).

Saint-Lary : 1 le 16/07/1971 (Meek, 1972)

Puydarrieux : 1 juv. bagué du 8/11 au 2/12/2002, 1 imm. bagué du 3/10 au 1/12/2003 (V. Ducasse et al.).

 

Haute-Garonne (4 données)

Vallée de Luchon : 2 le 27/09/1927 (Pouylané, l’Escaletta), 2 le 8/09/1930 (entre le Céciré et le col de la Coume de Bourg), 1 le 13/09/1930 (La Frèche) (Olivier, 1931).

1 juvénile suivi par balise Argos traverse les Pyrénées près de Saint-Gaudens le 11/09/1996 (Bull. FIR, N. 29, p. 29).

 

Ariège (4 données)

Versant Ouest du Mont-Vallier : 1 en juillet 1986 (Bertrand & Nebel, 1990).

Sud de Mirepoix : 1 imm. le 22/04/1990, qui avait été marqué au nid dans les Corbières.

Montbel : 1 imm. marqué le 23/12/1990.

1 individu suivi par balise Argos, tiré dans le Gers puis relâché en Espagne, est retrouvé mort dans le département en 1996 ou 1997 (Bull. FIR, N. 31, p. 26).


Le statut de l'Aigle Ibérique Aquila adalberti en France

Stéphane DUCHATEAU

Alauda 75 (1), 2007 : 33-42