C'est avec grand plaisir que j'ai reçu la proposition de l'auteur de faire connaître cette réflexion sur notre site internet. Nous vous soumettons donc cette note après avoir sollicité un de nos membres pour présenter celui qui nous honore de sa confiance.

  

 Bonne lecture

 (un simple clic sur le titre de la note vous permettra d'y accéder)

 

 

 

 

"Denis Buhot

 

 J'ai eu la chance de faire la connaissance de Denis Buhot dans les années 1970.

 

Il était étudiant à Paris, quittait la rue d'Ulm en 2 CV, pour un week-end dans les Corbières à la découverte des aigles.

 

On peut se rendre compte de la passion qui l'habitait déjà.

 

Il m'a contacté et, contrairement à tous ceux qui me sollicitaient, ses premières paroles furent : " Ne m'indiquez pas les sites d' Aigles royaux, je veux les trouver par moi-même ". Je fus agréablement surpris. Il a donc prospecté la région et découvert tous les sites occupés.

 

Il a commencé à écrire des articles passionnants et novateurs sur les observations qu'il réalisait durant sa coopération à l'étranger.

 

A son retour, professeur à l'université de Grenoble, il a donné libre cours à sa passion.

 

Ce qui le caractérise, aussi, est cette volonté farouche assortie d'une patience hors du commun, d'une perception aiguë des détails, qui lui permettent de réaliser des observations sortant de l'ordinaire.

 

Il a acquis ainsi une exceptionnelle connaissance des  royaux.

 

Je m'occupe moi-même de ces magnifiques oiseaux depuis bien longtemps, j'ai rencontré de nombreux ornithologues, amateurs ou professionnels, il fait partie du groupe très restreint des grands connaisseurs de l'espèce.

 

Est venu s'ajouter à cette passion dévorante le désir de filmer différentes espèces.

 

Il a ainsi réalisé des tournages remarquables sur l'Aigle de Bonelli, le Grand-duc, les Crécerellettes après avoir découvert une population inconnue des ornithologues.

 

  C'est un des plus grands rapaçologues français, je suis honoré et fier de faire partie de ses amis."

 

 

                                                                                                                              Jean Louis GOAR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques hypothèses sur l'impact du vol libre sur la reproduction de l'aigle royal : à propos d'un « cas » paradoxal dans les Alpes-de-Haute-Provence (04).

  

DENIS BUHOT 2016

 

 

 

 

About the impact of paragliding on the breeding success of the Golden Eagle : a case study in the Alpes de Haute-Provence (France, 04)

 

 Résumé

 

Le vol libre est considéré comme ayant un impact négatif sur une espèce aussi territoriale et farouche que l'aigle royal. Dans l'autre sens, il n'est pas exceptionnel d'entendre des pratiquants de ce sport soutenir que l'espèce est capable d'une étonnante familiarité. Des deux côtés, la question n'est pas facile à extraire des enjeux militants.

  

La présente étude de cas peut contribuer à réconcilier partiellement les points de vue. Elle conduit en effet à l'hypothèse que, dans des conditions très particulières, le vol libre aurait pu avoir eu un effet  "d'attraction" sur un couple d'aigles, et l'aurait incité à nicher au plus près des décollages ainsi que sur un site par ailleurs peu favorable au regard des exigences de l'espèce. Cela alors même que de nombreux sites de nidification rupestre se trouvaient à disposition, même s'ils n'étaient guère meilleurs.

 

On ne peut conclure pour autant à un impact globalement "positif", ou même à l'indifférence. Même si la pratique du vol libre peut avoir contribué à l'installation d'un nouveau couple, il n'empêche qu'elle a manifestement été cause de l'échec de la reproduction les deux fois où elle a été tentée. Cause indirecte, comme on le verra. En effet, tout en se gardant de généraliser, aucune perturbation par effarouchement ou même agressivité manifeste, n'a pu être observée s'agissant du couple en cause, peut-être particulièrement confiant.

 

En France, la dynamique globalement favorable de l'espèce, la raréfaction du tir précoce des individus les moins farouches et l'arrivée à maturité sexuelle d'un nombre grandissant d'oiseaux relativement tolérants pourraient conduire à rendre moins exceptionnelles des situations similaires à celle décrite ici.