L’aigle royal en réseau

 

 

 

Le Réseau Aigles Pyrénées est né à la fin de l’année 2013 à la suite de rencontres entre passionnés de ce rapace et de la volonté de réaliser une synthèse pyrénéenne des connaissances sur cet oiseau.

 

Parallèlement et depuis 1999, j’essaye, à titre personnel :

 

  • d’une part de dresser la carte des territoires d’aigles royaux sur le Couserans et l’Ariège
  • d’autre part de suivre la productivité de ces territoires.

 

Le premier objectif est, me semble-t-il, atteint pour le Couserans (tout en espérant toujours quelques surprises…) et la phase d’extension à l’Ariège est en cours. Le second objectif n’est réalisé que de façon parcellaire : la nécessité d’un collectif est évidente pour mener un tel travail à bien. La constitution d’un petit réseau aigle sur le Couserans d’abord, mais à étendre à toute l’Ariège ensuite, est donc un projet que j’avais à l’esprit depuis quelques temps déjà.

 

La rencontre avec Jacques Bouillerce, coordinateur Aigle royal pour le GOPA et animateur du Réseau Aigles Pyrénées, par l’entremise de Sylvain Reyt (Merci Sylvain !) le 23 septembre 2015 a été le détonateur qui me conduit aujourd’hui à présenter cette modeste synthèse sur l’aigle royal dans le Couserans et en Ariège ; et à solliciter tous les naturalistes de l’Ariège motivés par cet oiseau fascinant pour participer à un réseau aigle sur le Couserans et l’Ariège, affilié au Réseau Aigles Pyrénées.

 

 

 

L’aigle royal dans le Couserans et en Ariège.

 

 

L’occupation d’un territoire par un couple d’aigles royaux est marquée par des comportements de défense de ce territoire, de chasse et surtout de reproduction (construction d’aires, parades, accouplement, élevage…). Les indices d’occupation sont donc constitués par l’observation de ces comportements.

 

La productivité d’un couple est représentée par sa capacité à mener à terme l’élevage d’un jeune (rarement deux), c’est-à-dire jusqu’à son envol.

 

En 2015, dans le Couserans (de la limite avec la Haute-Garonne au massif des Trois seigneurs), ce sont 12 territoires occupés par un couple d’aigles qui sont identifiés, et notés d’Ouest en Est dans le tableau.

 

Territoires

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

Productivité brute

2/5

1/2

0/2

1/2

2/3

0/1

4/11

1/3

10/13

6/12

3/9

0/2

 

La productivité brute est le nombre de juvéniles à l’envol rapporté au nombre d’années pour lequel le couple a pu être plus ou moins suivi.

 

Comme je l’ai déjà mentionné, ce suivi est tout d’abord loin d’être égal pour tous les couples et ensuite très irrégulier pour tous les couples (pas de visites systématiques durant les phases clefs de la saison de reproduction) : la priorité a d’abord été donnée à l’identification des territoires. Le calcul classique de productivité n’est donc pas effectué.

 

En Haute-Ariège, 9 territoires sont occupés par des couples d’aigles .

 

Dans le Quérigut, 3 territoires sont occupés.

 

 

Ainsi, en 2015, l’Ariège compterait donc 24 à 27 couples d’aigles royaux.

 

 

 

Un réseau aigle en Ariège ?

 

L’aigle royal fait partie des espèces mythiques : il a fasciné les hommes de toutes les époques qui l’ont fait intervenir dans de nombreuses légendes et croyances et se sont souvent appropriés son effigie.

 

D’un point de vue biologique, dans les Pyrénées, l’aigle royal intervient comme super prédateur au sommet de la pyramide alimentaire. Sa présence et sa productivité témoignent d’un territoire à la biodiversité riche et relativement peu anthropisé (c’est-à-dire avec des zones de quiétude suffisamment vastes pour qu’il s’installe). C’est donc un marqueur intéressant de la qualité biologique des milieux et de leur niveau d’anthropisation.

 

Le recensement des territoires d’aigles royaux et leur suivi visent donc deux objectifs :

 

– une meilleure connaissance de l’espèce elle-même dans le contexte pyrénéen

 

– une contribution au suivi de l’évolution des territoires occupés par les aigles

 

Le recensement des territoires d’aigles royaux semble bien avancé mais des incertitudes demeurent notamment en Haute Ariège : certains territoires restent à prospecter.

 

Le suivi est à réaliser de manière plus systématique pour avoir des résultats utilisables avec des visites aux moments clefs du cycle de reproduction : parades et recharge de l’aire, incubation, élevage, envol.

 

Pour cela, il faut un collectif : un réseau d’observateurs. Je vous propose une organisation géographique : l’idéal serait qu’un observateur (voire 2 ou 3) s’occupe d’un site proche de chez lui ou qu’il a l’occasion de fréquenter régulièrement. Dans les 2 cas, le principe est que l’observateur puisse se rendre sur ce territoire avec le moins de contraintes possibles de manière à pouvoir réaliser un suivi satisfaisant.

 

Par ailleurs, j’en appelle également à tous ceux qui ont réalisé des observations d’aigles en Ariège : notamment des observations de juvéniles, d’aires ou de comportement territoriaux ou reproducteurs… Vous serait-il possible de me communiquer ces observations de manière à compléter les connaissances que nous avons déjà ?

 

L’aigle royal ne fait l’objet d’aucun suivi officiel, d’aucun plan de restauration ou d’étude et donc d’aucun financement. Le réseau aigle repose uniquement sur la volonté et la motivation de ceux qui y participent.

 

Merci par avance à ceux qui viendront d’une manière ou d’une autre contribuer à ce nouveau réseau aigle en Ariège. N’hésitez pas à me contacter pour toutes questions ou précisions.

 

 

 

Julien Garric, ANA

 

Coordinateur réseau aigle Ariège

 

jgarric@wanadoo.fr

 

 

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