Aigle Royal Ariège : synthèse 2017.

 

 

 

1-    Bilan de l’occupation des territoires.

 

La présence d’un couple d’aigle royal a été détectée sur 24 territoires durant cette année.

 

Parmi ces territoires contrôlés, l’existence de 2 nouveaux couples est confirmée. Toutefois, le nombre de couples cantonnés retenus n’augmentent pas puisque 3 couples historiquement connus n’ont pas été détectés ou contrôlés.

 

Par ailleurs, pour les couples qui ont leur territoire à cheval sur deux ou trois départements :

 

-         2 n’ont pas été contactés côté ariégeois cette saison.

 

-        1 a été détecté mais a élevé un jeune dans le département voisin.

 

 

 

Enfin, 2 territoires sont occupés par des oiseaux sans qu’un couple ou un site de reproduction ait pu être observé : observations d’adultes, de subadultes et d’immatures sur l’un et observations uniquement d’adultes sur l’autre.

 

 

 

2-    Bilan de la saison de reproduction.

 

Sur 24 couples détectés, 20 ont été suivis assez régulièrement (3 de plus qu’en 2016) et 12 jeunes à l’envol ont été observés sur les territoires suivis :

 

-        9 dans le Couserans

 

-        4 en Haute Ariège (3) et Quérigut (1)

 

Avec une productivité de 0,6 (nombre de juvéniles volants par rapport au nombre de couples contrôlés), 2017 est plutôt une bonne année de reproduction pour les couples d’aigles cantonnés en Ariège.

 

 

 

3 couples suivis ont tenté d’élever 2 jeunes mais un seul jeune à l’envol a été observé pour chacun de ces couples. Pour mémoire, un territoire du Couserans a déjà vu 2 fois 2 jeunes à l’envol depuis le début des années 2000.

 

 

 

3-    Découvertes de nouveaux territoires occupés par des couples.

 

Notre connaissance des territoires occupés par des couples d’aigles a progressé :

 

-        En Haute-Ariège, le cantonnement d’un couple semble être en cours avec l’observation d’un couple composé d’un mâle adulte et d’une femelle immature. Un suivi régulier du couple voisin avec le repérage de marques individuelles sur les oiseaux pourrait permettre de confirmer la présence d’oiseaux différents sur le nouveau secteur.

 

-        Dans le Couserans, le couple découvert cette saison avec son site de nidification a élevé 2 jeunes et en a mené un jusqu’à l’envol.

 

 

 

Les territoires sans couple cantonné mais où des oiseaux sont observés sont à prospecter avec attention, en particulier celui qui n’a donné que des observations d’adultes : peut-être un indice de territorialité ?

 

 

 

4-    Les « scoops aquila » de 2017.

 

-        Connexion des populations du Massif Central et des Pyrénées.

 

Le 09 mars 2017 à 15h16, un jeune Aigle royal a été repéré par Michaël KACZMAR, pompant en fond de vallée pour prendre de l'altitude, à proximité du plateau de Beille. Après une belle observation et quelques photos, le jeune aigle s'est éloigné en direction de l'est. L'analyse des clichés a permis à Michaël de vérifier la présence d'une bague rouge avec un chiffre 5 sur le tarse gauche et d'une bague muséum à droite.

 

La coopération entre le Réseau Aigles Pyrénées, le Groupe d'Etude des Rapaces du Sud du Massif central et l'association BECOT de Christian ITTY, a permis d'identifier l'oiseau : "Etoile", une femelle âgée de deux ans, née dans la vallée de la Vis (département de l'Hérault), dans un territoire un peu particulier puisque ses parents sont installés dans la Réserve du Ranquas. Elle a fait l'objet d'un baguage au nid par Jeanne DUHAYER et Christian ITTY, responsable du programme de baguage de l'aigle royal, le 25 juin 2015, à l'âge de 40 jours.

 

Il s'agit d'une observation extrêmement intéressante en ce qui concerne la connexion pouvant exister entre les populations du Massif central et des Pyrénées, et, par conséquent, la probabilité d'un flux génétique entre ces populations.

 

Vous trouverez plus de détails dans l’article « Un jeune Aigle royal cévenol dans les mailles du Réseau Aigles Pyrénées » sur le site du Réseau Aigles Pyrénées.

 

 

 

-        Des nouvelles des aigles royaux d‘Ethiopie.

 

Adam WENTWORTH s’est rendu en Ethiopie avec un petit groupe de naturalistes sur les traces de la seule population d’aigles royaux au sud du Sahara découverte en 1993 par Michel CLOUET.

 

Cette petite population, estimée entre 15 et 20 individus, vit à plus de 3500 m d’altitude sur les hauts plateaux éthiopiens, isolée des autres populations d’aigles royaux.

 

Le but du voyage était de contrôler les sites historiques et de prospecter d’autres territoires favorables qui pourraient abriter des couples.

 

Si certains sites historiques semblaient inoccupés, 2 nouveaux territoires ont été découverts lors de ce voyage, laissant entrevoir une lueur d’espoir pour cette population particulière et menacée.

 

Vous pouvez lire le récit complet du voyage et des observations réalisées dans l’article « L’aigle royal en Ethiopie par Adam Wentworth » sur le site du Réseau Aigles Pyrénées.

 

 

 

5-    Perspectives pour 2018.

 

Pour 2018, en conclusion de cette synthèse, nous pouvons essayer de poursuivre les objectifs suivants :

 

-        recherche de nouveaux territoires occupés : combler les « trous »

 

-        recherche des sites de nidification des couples nouvellement cantonnés : composés chacun d’un adulte et d’un subadulte (2017)

 

-        confirmer le cantonnement d’un nouveau couple en suivant en parallèle le couple voisin

 

-        « retrouver » les couples historiques

 

-        suivre la reproduction d’un maximum de couples.

 

 

 

-        Et peut-être un petit chantier de réhabilitation d’un site, à suivre…

 

 

 

Chacun ne peut sans doute pas poursuivre tous ses objectifs à la fois mais en fonction de nos localisations géographiques et de nos disponibilités, nous pouvons à nous tous obtenir de précieuses informations qui feront avancer nos connaissances sur l’aigle royal en Ariège.

 

Bonnes observations pour 2018 !

 

 

 

Julien Garric

 

Coordinateur Réseau Aigle royal Ariège.

 


 

 

 

Merci à Adam Wentworth, David Thévenet, Adrien Duquesne, Denis Rousseau, Jean-Claude et Evelyne Leclerc, Jacques Bouillerce, Emile Simonato, Mathieu Fehlmann, Michaël Kaczmar, Patrick Oronos, Sylvain Frémaux, Jordi Estèbe, Sylvain Reyt, Christian Goujon, Martine Lapenne et Myriam Gonzalez, pour leur engagement et leur investissement dans le suivi et la recherche des couples ou la transmission d’observations.