jeune aigle à l'envol ne présentant que de très légères colorations claires

11/07/2021 Aude/ Pyrénées

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Population history of the golden eagle inferred from whole-genome sequencing of three of its subspecies

 

Yu Sato, Rob Ogden, Takushi Kishida, Nobuyoshi Nakajima, Taku Maeda, Miho Inoue-Murayama

 Biological Journal of the Linnean Society, Volume 130, Issue 4, August 2020, Pages 826–838,

 

 

L'utilisation de la recherche génétique évolutive pour étudier la capacité d'adaptation, des espèces menacées, aux changements environnementaux est importante pour la  biologie de conservation. La taille réelle d'une population  (Ne) est instructive pour comprendre le potentiel d'adaptation puisqu'elle se réfère à la variation génétique des individus reproducteurs qui ont contribué à la diversité actuelle et historique des populations. Nous avons retracé les variations de Ne  pour trois sous espèces (Japonaise, Ecossaise, Nord-Américaine) en utilisant le modèle markovien (PSMC) fondé sur les données séquentielles de la totalité du génome. Nos résultat fournissent la chronologie de  l'histoire des sous-espèces et révèlent des réductions démographiques substantielles actives depuis le début de la dernière glaciation. Dans une large mesure, nous avons trouvé la preuve d'un flux génétique depuis les populations continentales vers la population ancestrale Japonaise engendrant une relance courte et nette de la diversité génétique. Cette chronologie correspond avec les estimations paléogéographiques de liaison par voie terrestre  entre les îles japonaises et le continent asiatique, ainsi qu'avec un pic identique au sein de la population Écossaise, correspondance que l'on ne retrouve pas dans la population Nord-Américaine. Étant donné le déclin actuel des populations insulaires isolées Écossaises et Japonaises, notre étude identifie une perte préoccupante de diversité génétique locale, mais  montre aussi la sensibilité éventuelle des populations à un renfort génétique venu de sous-espèces voisines, augmentant ainsi les options de gestion et incitant à une approche plus globale de la conservation de l'espèce.

 

 

 

 

 

 

GOLDEN EAGLE PERCH-SITE USE IN THE U.S. SOUTHERN PLAINS:

 UNDERSTANDING ELECTROCUTION RISK

 JAMES F. DWYER, ROBERT K. MURPHY, DALE W., STAHLECKER ANGELA M. DWYER, CLINT W. BOAL

 J. Raptor Res. 54(2):126–135  2020

 
  L'électrocution sur le réseau électrique aérien est la première cause de mortalité anthropogénique pour les Aigles royaux, Aquila chrysaetos, en Amérique du Nord. Les poteaux du réseau de distribution électrique sont le plus souvent impliqués dans les électrocutions, mais la fréquence selon laquelle les Aigles royaux se posent sur les poteaux est inconnue. Pour répondre à cette question de fréquence d'utilisation de perchoir, et par extension, du risque d'électrocution et de la prévention, nous avons utilisé Google Earth pour identifier la localisation, obtenue par localisation GPS, des perchoirs  utilisés par des Aigles royaux immatures et en particulier celle de poteaux équipés de transformateurs. Nous avons utilisé les poteaux transformateurs comme proxy pour le risque d'électrocution parce que les transformateurs sont visibles sur l'imagerie Google Earth. Nous avons examiné 105 positions "perchées" sélectionnées aléatoirement pour chacun des 10 Aigles royaux  (n¼1050 total  des position perchées) suivis sur une moyenne de 16 mois consécutifs après l'envol. Les perchoirs les plus utilisés étaient des falaises (24.6%), les arbres (21,2%) et les collines (16.6%). En moyenne , 10.8% des perchoirs étaient des poteaux électriques  (variation individuelle¼0.0–34.3%). Sept Aigles royaux se sont perchés au moins une fois sur un poteau électrique. Parmi ceux -ci, cinq se sont posés au moins une fois sur un poteau équipé de transformateur. L'utilisation de ce type de perchoir survenait plus fréquemment que prévu compte tenu de la proportion de poteaux avec transformateur présents  (Yates’ v2 ¼ 26.5, P , 0.001). Étant donné la fréquence de pose, sur des poteaux équipés de transformateurs, mise en évidence dans cette étude, les données suggèrent que les mesures de diminution des risques devraient se concentrer sur ces poteaux. Une prochaine recherche devra quantifier les perchoirs dans une plus grande diversité d'habitat, selon l'âge et le sexe des Aigles royaux pour contrôler si les modèles observés se reproduisent plus fréquemment.

 

 

 

 

Distribution and Abundance of Aquila chrysaetos (Golden Eagles) in the East Contra Costa County Habitat Conservation Plan/Natural Community Conservation Plan Area, California

 Wiens, J.D., Kolar, P.S., and Bell, D.A., 2020

 Geological Survey Open-File Report 2020-1107, 11 p.

  

Le "East Contra Costa County Habitat Conservation Plan/Natural Community Conservation Plan (HCP/NCCP) Preserve System" a été  décidé pour protéger et améliorer la diversité écologique et son fonctionnement dans l'Est de Contra Costa County, en Californie. Aquila Chrisaetos, l'Aigle royal, est une des espèces devant profiter des améliorations liées au HCP/NCCP. Dans le cadre d'une étude plus vaste, nous avons estimé l'occupation des sites, l'abondance et la reproduction des Aigles royaux dans le secteur inventorié de l'HCP/NCCP en 2019. Nous avons réalisé 99 suivis et enregistré un total de 50 détections de couples d'aigles territoriaux sur 20 (67%) des 30 sites (carrés de 13 km2 ). La probabilité de détection de couples territoriaux était la plus élevée en Janvier et Février (≥0.75) et la plus faible de mi-Mai à fin Juin (<0.50). Après avoir corrigé des erreurs de détection , la probabilité projetée d'occupation de sites était de  0.69 (standard erreur [SE] = 0.09), et l'abondance espérée de 0,76 couples par sites (SE = 0.16), ou 27.4 couples pour 500 km2. Nous avons eu confirmation de reproduction réussie (≥1 jeune à l'envol) pour 3 (14%) des 22 couples suivis en 2019. Nos résultats pourront être utiles pour le suivi ultérieur et la conservation des Aigles royaux dans le secteur de l' HCP/NCCP.

 

 

Differences in movement and dynamic resource selection between breeders and floaters revealed with an Ornstein-Uhlenbeck space use model

 Joseph M. Eisaguirre, Travis L. Boomsc, Christopher P. Bargerc, Stephen B. Lewisd

 and Greg A. Breed  2020

  

Dans des populations de plusieurs taxons, une grande partie des individus sexuellement matures ne sont pas reproducteurs mais vont essayer de prendre place dans la population reproductrice. De tels individus, souvent désignés sous le terme de "flotteurs", jouent un rôle essentiel en affectant la dynamique et la stabilité de ces populations. Les "flotteurs" sont cependant difficiles à étudier, par conséquent nous manquons de données sur le rôle qu'ils jouent dans l'écologie des populations et le statu de conservation  de nombreuses espèces. Nous avons, dans notre étude, associé la télémétrie satellitaire et un nouveau modèle mécaniste d'occupation de l'espace basé sur un procédé de Ornstein-Uhlenbeck pour étudier la sélection de divers habitats et leur utilisation par des "flotteurs" et des Aigles royaux territoriaux, Aquila chrysaetos.  Notre échantillon est constitué de 49 individus suivis pendant 4 ans au cours des saisons reproductrices, totalisant 104 saisons de reproduction d'aigles. La modélisation de ces données avec la nouvelle approche mécaniste était nécessaire pour analyser les principales différences dans les déplacements et faire une distinction entre les comportements de recherche de ressource et de position centrale. Nous avons constaté que les "flotteurs" avaient, globalement, des modèles d'utilisation de l'espace plus vastes et de plus grands domaines vitaux , le partitionnement de l'espace avec des individus territoriaux se faisant apparemment à petite échelle, du fait de choix différents d'habitats et de sélection de ressource. Les domaines vitaux des "flotteurs"  et des aigles territoriaux coïncidaient nettement, suggérant que les "flotteurs" utilisaient des interstices entre les divers territoires. En outre, les aigles "flotteurs" et territoriaux se différenciaient par la façon dont ils choisissaient  les courants ascendants, éléments clés de l'environnement énergétique des oiseaux planeurs, avec des aigles territoriaux apparemment plus aptes à trouver et à utiliser les courants ascendants. Nous avons aussi constaté une hétérogénéité individuelle relativement basse dans la sélection des ressources, en particulier parmi les oiseaux territoriaux, suggérant un créneau restreint pour les individus reproducteurs.

 Ce travail nous permet d'approfondir notre compréhension du rôle potentiel des "flotteurs" dans l'écologie des populations d'espèces territoriales, et suggère aussi que la conservation des environnements occupés par des aigles territoriaux protège aussi les "flotteurs".

 

 

 

Plans for Golden Eagle to be reintroduced to Wales

 Bird guides 2020

  

Il a été proposé un projet important concernant la réintroduction de l'Aigle royal au Pays de Galles dans le Snowdonia National Park.

 Wilder Britain a ouvert une consultation publique à la suite d'une étude de faisabilité réalisée avec l'université Lancaster. L'administrateur Paul O'Donoghue espère que ce projet "le plus enthousiasmant jamais proposé", au Pays de Galles, pourra contribuer à l'installation de six à dix couples reproducteurs dans le Snowdonia National Park.

 Les Aigles royaux ont été exterminés au Pays de Galles et en Angleterre dès 1850. En 2019, des chercheurs de l'Université de Cardiff ont affirmé que le Pays de Galles abritait de vastes étendues d'habitats propices pour l'Aigle royal, mais que leur retour ne se ferait pas avant longtemps.  The university's Eagle Reintroduction Network (ERN) a déclaré que de tels programmes nécessitaient des autorisations. Natural Resources Wales a déclaré être conscient de l'intérêt d'une réintroduction de l'Aigle royal au Pays de Galles. La réintroduction ne pourra se faire qu'avec une autorisation délivrée par Natural Resources Wales qui précise que l'examen d'une demande d'autorisation devra soigneusement mesurer les effets d'une réintroduction sur les populations sauvages existantes et leur utilisation de l'habitat.

 Un plan de réintroduction mené en Irlande a permis de relacher des aiglons dans le Donegal entre 2001 et 2012. Cela a abouti a la production du premier aiglon à l'envol, par un couple reproducteur irlandais, depuis plus de 100 ans en 2018.

 Le Dr O'Donoghue a proposé que les jeunes aigles soient originaires de Scandinavie et d'Europe Centrale et puissent être introduits pendant l'été 2021, quoique tout dépende des autorisations du NRW qui pourraient prendre plusieurs mois. Il a déclaré avoir été extrêmement enthousiasmé par ce qu'il avait vu en Irlande  et espérait  atteindre le même taux de réussite et d'implication au Pays de Galles.

 Il a ajouté qu'il était très satisfait du fait que l'étude de faisabilité ait confirmé l'attractivité du Snowdonia National Park pour les Aigles royaux et que l'observation de ces magnifiques oiseaux planants au sommet des montagnes serait inoubliable.

 L'éleveur, Hedd Pugh, qui a environ 1600 moutons dans son exploitation de  Dinas Mawddwy, Gwynedd, a déclaré qu'il était inquiet du fait que l'Aigle royal est un prédateur qui avait été absent depuis près de 200ans, non seulement pour ses animaux mais aussi pour les autres oiseaux.

 

 

 

 

 


Dietary preferences of Golden eagles (Aquila chrysaetos) in Sweden- A camera trap approach

 T. Melin  2020

  Swedish University of Agricultural Sciences, SLU

 Department of Wildlife, Fish, and Environmental Studies

 

La disponibilité de nourriture et un habitat adapté sont nécessaires au succès reproducteur des rapaces. La surveillance de ces variables fournit des perspectives importantes sur la santé et la dynamique démographique de populations d'espèces telles que l'Aigle royal, Aquila chrysaetos, qui sont souvent très difficiles à suivre. Il est encore plus difficile de contrôler leur régime alimentaire et ses variations de même que les facteurs concernant ces variations, ce qui impliquerait des dérangements constants du nid et des oiseaux. Des pièges photographiques, installés sur des arbres, (CTs), avec vue sur les nids, ont été testés dans le but d'évaluer les variations spatio-temporelles dans la composition du régime des Aigles royaux. Dix pièges, répartis dans les régions nord de la Suède, ont été utilisés dans cette étude. Les espèces les plus fréquemment capturées sur les pièges photos étaient les oiseaux et les lièvres, alors que la grue cendrée et les vipères étaient rares. Une tendance à l'augmentation du temps entre les apports au cours de la période d'élevage a été remarquée ainsi qu'une diminution de la durée d'observation au nid des restes de proies. Globalement, la méthode par pièges photos nécessite une intrusion et une perturbation minimes, et les questions concernant la composition des proies et leur apport durant la saison de reproduction et en dehors,  pourraient être résolues en plus de la date d'envol des jeunes et de leur survie.

 

 

 

 

Installing of Artificial Nests as a Method of the Large Birds of Prey Population Management in the Center of European Russia: Successes, Problems, Prospects

  S V Bakka1, a, N Y Kiseleva2, P M Shukov  2020

 IOP Conf. Series: Earth and Environmental Science 543 (2020)

 

Une gestion dynamique des populations des espèces animales protégées s'avère urgente lorsque le nombre d'individus est catastrophiquement bas, de même, lorsque les perturbations humaines de l'habitat demeurent importantes. Cet article analyse les réussites, les problèmes et les perspectives d'un vaste projet pour reconstituer le nombre des espèces rares de rapaces par le biais de l'installation de nids artificiels dans la région de Nizhny Novgorod, qui se trouve au centre de la partie européenne de la Russie, entre 1998 et 2019. Fin 1990, dans la région de  Nizhny Novgorod, le nombre de couples de grands rapaces était extrêmement faible: Balbuzard Pêcheur: 10/12; Aigle royal: 2/3; Aigle Impérial: 1/3; Aigle criard: 10/15; Pygargue à queue blanche: 4/7. Le principal facteur limitant pour ces espèces était le manque d'arbres permettant la construction des nids. Au total, pendant la période de 1998 à 2014, 371 nids artificiels pour grands rapaces ont été installés dans 19 régions administratives du secteur. Toutes les espèces ciblées (Balbuzard Pêcheur, Aigle royal, Aigle Impérial, Aigle criard, Pygargue à queue blanche) ont été observées occupant les nids  artificiels. Le processus d'élaboration des nids artificiels a été analysé. Son impact sur le nombre des espèces cibles de rapaces et les variations d'utilisation des nids artificiels par les rapaces ont aussi été étudiés. La mise en place d'un système de nids artificiels a montré son efficacité en tant que méthode de gestion des populations d'espèces rares de rapaces qui subissent le manque d'arbres susceptibles de supporter des nids. Cela semble une réalité pour l'Aigle royal, le Balbuzard pêcheur et plus encore pour le Pygargue à queue blanche, et l'installation de nids artificiels a eu un effet significativement positif sur l'évolution de leurs populations. L'installation de nids artificiels est particulièrement efficace lorsque le nombre d'individus des espèces ciblées est extrêmement faible. L'augmentation de leur effectif induit une diminution du lot d'oiseaux utilisant les nids artificiels. Nous proposons de continuer la surveillance régulière de tous les nids artificiels destinés aux grands rapaces et soulignons la nécessité de mettre en place un projet spécifique pour reconstituer la population d'Aigles royaux dans la région.

 

 

 

 

Determinants and constraints of feather growth

 Lukas Jenni, Kathrin Ganz, Pietro Milanesi, and Raffael Winkler, 2020

 PLoS One. 2020; 15(4)

 

Au cours de la mue périodique du plumage des oiseaux, une rapide repousse des plumes pourra diminuer la période de fonction amoindrie du plumage. Cependant, il a été identifié depuis longtemps que le taux de croissance des plumes est limité et que les plumes longues prennent, de façon disproportionnée, plus de temps pour pousser que les plumes courtes, ce qui a des conséquences importantes sur la durée de la mue et son intégralité, chez les oiseaux de grande taille. Les causes des limites de la croissance des plumes doivent être reliées à la taille et/ou au rôle du follicule de la plume, mais elles sont grandement méconnues. Dans cette étude, nous avons mesuré la taille du follicule des plumes (en prenant la largeur du calamus comme base) et nous l'avons relié avec des paramètres de croissance de la plume (taux de croissance/masse et /longueur) et de la structure de la plume ( longueur, poids, et densité{masse du tissu/mm de longueur} de la plume). Nous avons utilisé trois fichiers de données indépendants qui permettaient des analyses interspécifiques et des analyses intra spécifiques de plumes constituées différemment dans le cadre d'une mise à l'échelle biologique. Nous avons trouvé que la section transversale du calamus (comme base de la taille du follicule) était directement proportionnelle avec le taux de croissance/masse. Par conséquent, les facteurs agissant à deux niveaux ( probable apport nutritionnel à la plume en croissance) déterminent le taux de croissance/masse de la plume, plutôt que la disposition linéaire des cellules souches ( dans une organisation circulaire) comme cela avait été préalablement supposé. La taille du follicule était corrélé à la fois avec la longueur de la plume et sa densité, de ce fait cela semble adapté dans une certaine mesure à la structure de la plume. Le taux de croissance /longueur était tributaire à la fois du tissu de plume produit par unité de temps  (taux de croissance/masse) et de la quantité de matière déposée par unité de longueur de plume. La taille du follicule ne détermine pas seulement le taux de croissance/masse de la plume, mais aussi, directement, la conception structurelle  (la forme, le nombre de barbes, etc.) de la plume. Par conséquent, le taux de croissance de la plume est fortement limité par les critères imposés par la conception structurelle de la plume.

  

 

 

 

 Statewide Movements of Non-territorial Golden Eagles in Alaska During the Breeding Season: Information for Developing Effective Conservation Plans

  Carol L. McIntyre, National Park Service and Stephen B. Lewis  2020

  Alaska Park Science - Volume 17, Issue 1

 

Dans son livre fondateur de 1954, The Natural Regulation of Animal Numbers, le célèbre écologiste David Lack (Lack 1954) déclare : "Chez une espèce migratrice, la reproduction et la principale mortalité peuvent avoir lieu dans des régions distantes de plusieurs centaines de kilomètres. Cela complique grandement l'étude des facteurs influençant les effectifs". La déclaration de Lack illustre les défis de l'étude de l'écologie des populations d'animaux migrateurs, mais elle sous-estime également les difficultés de l'étude et de la conservation des espèces migratrices qui se déplacent sur des milliers de kilomètres au cours de leur cycle annuel. En janvier 2018, 521 espèces naturelles d'oiseaux avaient été enregistrées en Alaska (Gibson et al. 2018). Nombre d'entre elles sont des migrateurs internationaux qui se déplacent à l'échelle continentale et hémisphérique au cours de leur cycle annuel. La conservation des oiseaux migrateurs de l'Alaska, dont l'Aigle royal (Aquila chrysaetos), nécessite d'identifier comment les événements survenant au cours de leur cycle annuel influencent leur survie et leur reproduction (Sillett et al. 2000). Afin d'élaborer et de mettre en œuvre des plans de conservation et de gestion efficaces et efficients pour les oiseaux migrateurs, les gestionnaires du National Park Service (NPS) et de l'U.S. Fish and Wildlife Service (USFWS) doivent savoir comment, où et quand ils se déplacent et comment les conditions dans leur aire de répartition affectent leur capacité de survie et de reproduction. Cependant, il existe peu d'informations sur l'ensemble des conditions qui déterminent les paramètres démographiques clés de la plupart des espèces d'oiseaux migrateurs, y compris les aigles royaux, qui nichent ou sont élevés dans les parcs nationaux de l'Alaska.

 Pour assurer une conservation efficace des oiseaux migrateurs, il faut également comprendre comment leur âge et leur statut social influencent leurs déplacements saisonniers. Ceci est particulièrement important pour les espèces à longue durée de vie qui peuvent présenter différents comportements et schémas de déplacement au cours des différentes étapes de leur cycle de vie. Par exemple, pendant la saison de reproduction en Alaska, le comportement et les déplacements des aigles royaux dépendent de leur appartenance ou non à la population reproductrice. Les aigles qui font partie de la population reproductrice ont obtenu un territoire de nidification et sont définis comme des aigles territoriaux. Les aigles territoriaux occupent et défendent les territoires de nidification, tentent d'élever des jeunes lorsque les conditions le permettent et concentrent leurs déplacements à l'intérieur et à proximité de leur territoire pendant la saison de reproduction (figure 1). En revanche, les aigles qui ne font pas partie de la population reproductrice et qui n'ont pas obtenu de territoire de nidification sont définis comme des aigles non territoriaux. Les aigles non territoriaux n'occupent pas ou ne défendent pas de territoires de nidification, ne tentent pas d'élever des jeunes et leurs déplacements ne sont pas concentrés à l'intérieur ou à proximité de leur territoire (figure 1 ; McIntyre et al. 2008). Les aigles sans territoire peuvent être divisés en deux catégories : les individus qui cherchent activement à entrer dans la population reproductrice et ceux qui ne le font pas. Les individus migrateurs qui cherchent activement à entrer dans la population reproductrice reviennent généralement en Alaska à peu près en même temps que les aigles territoriaux, de la fin février à mars. En revanche, les individus migrateurs qui ne cherchent pas activement à entrer dans la population reproductrice reviennent généralement en Alaska beaucoup plus tard, de la mi-avril à la fin mai

 

 

 

The lead (Pb) lining of agriculture-related subsidies: enhanced Golden Eagle growth rates tempered by Pb exposure

 Herring, G., C. A. Eagles-Smith, J. A. Buck, A. E. Shiel, C. R. Vennum, C. Emery, B. Johnson, D. Leal, J. A. Heath, B. M. Dudek, C. R. Preston, and B. Woodbridge. 2020

 Ecosphere 11(1):e03006. 10.1002/ecs2.3006

 

Des apports alimentaires supplémentaires liées à l'agriculture peuvent bénéficier à des espèces sauvages, augmentant la  prévisibilité et la disponibilité alimentaire. Les charognards aviaires parmi lesquels les rapaces exploitent ces apports souvent produits de la chasse "sportive" et de la destruction de nuisibles dans les terres agricoles. Cependant, ces cadavres peuvent contenir des particules de Plomb (PB) si ils sont les victimes de tir avec des munitions au Plomb, conduisant potentiellement à un empoisonnement au Pb, et à des troubles physiologiques pour la faune sauvage. Les Aigles royaux reproducteurs, Aquila chrysaetos, recherchent communément leur nourriture dans les zones agricoles pendant la période d'élevage des jeunes, et par conséquent, à la fois les adultes et leur progéniture sont susceptibles d'être contaminés par le Plomb en consommant des animaux tués par des tirs.

 

 Nous avons évalué les critères d'exposition au Pb chez 258 Aigles royaux reproducteurs (401 échantillons sanguins), de même que les réponses physiologiques et en terme de croissance, dans des zones agricoles dans quatre états de l'Ouest des Etats Unis. Nous avons aussi mesuré les signatures en isotopes stables du Pb des oiseaux pour avoir des données sur les sources d'exposition. Vingt-six pour cent des Aigles royaux reproducteurs présentaient des concentrations en Pb liées à une intoxication sub-clinique pour une espèce sensible (0.03–0.2 lg/g ww), 4% présentaient des concentration en Pb qui dépassaient les référentiels d'empoisonnement sub-cliniques (0.2–0.5 lg/g ww), et pour 1% les taux dépassaient même les valeurs d'intoxication clinique (0.5–1.0 lg/g ww) et/ou celles d'une intoxication clinique sévère  (>1.0 lg/g ww). Les concentrations en Pb étaient les plus élevées chez les reproducteurs proches de terres qui potentiellement fournissaient des cadavres et elles diminuaient exponentiellement avec l'augmentation de la distance séparant les oiseaux de ces zones. Néanmoins, la forte proximité des zones agricoles, et des apports présumés, influençait positivement les taux de croissance des couvées. Face à l'exposition au Pb, les aiglons présentaient une réduction de l'activité de  la delta-aminolevulinic acid dehydratase (d-ALAD), ce qui sous-tendait que les poussins avaient été anémiés ou victimes d'atteintes cellulaires. Les ratio isotopiques de  206Pb/207Pb augmentaient de façon non-linéaire avec l'augmentation du Pb sanguin chez les jeunes Aigles royaux, et pour 45% des oiseaux correspondaient avec ceux des munitions. Cependant, au dessus de 0.10 lg/g ww, la proportion liée avec les munitions augmentait à 89% des aiglons.

  Une meilleure compréhension de la façon dont ces effets positifs (croissance) et négatifs (physiologie) associés à la proximité des apports supplémentaires interagissent, serait profitable aux décisionnaires lors de l'étude de programmes de gestion et pour l'évaluation de mesures à prendre pour réduire l'exposition au Pb dans le milieu naturel.

 

 

Metrics of population status for long-lived territorial birds: A case study ofgolden eagle demography

 Javier D. Monzóna, Nicholas A. Friedenberg

 Biological Conservation 220 (2018) 280–289

  

Le développement de mesures "instantanées" qui peuvent servir d'outils de diagnostic fiables pour évaluer rapidement l'état des populations est très intéressant. Nous avons utilisé un modèle de simulation stochastique et un partitionnement récursif pour évaluer la fiabilité de deux mesures instantanées proposées chez les rapaces territoriaux : le rapport flotteurs/reproducteurs et le taux d'occupation des nids par des subadultes immatures. Un modèle démographique, paramétré à l'aide de données de terrain provenant d'une population d'aigles royaux, Aquila chrysaetos, ayant fait l'objet d'études intensives, a montré qu'aucune des deux mesures, seules ou combinées, n'est un bon indicateur de l'état de la population. Cependant, une métrique instantanée, le ratio flotteurs/reproducteurs, peut aider à prédire le risque de déclin de la population lorsqu'elle est considérée en combinaison avec d'autres informations sur la population ou l'environnement qui peuvent être évaluées rapidement sur le terrain ou dans la littérature. Plus précisément, des connaissances qualitatives sur la survie des adultes et sur le fait que la population est limitée par la disponibilité des proies ou de l'habitat peuvent aider à évaluer rapidement les risques pour les populations de rapaces.

 

 

 

Proyecto "AEQUILIBRIUM+" ALT PIRINEU 2020

 

Du point de vue scientifique, le projet international AEQUILIBRIUM+ vise à prouver, grâce à des protocoles d'enregistrement élaborés, comment l'aigle royal méditerranéen (Aquila chrysaetos homeyeri) agit comme un magnifique super-prédateur dans tous les écosystèmes qu'il habite dans l'ensemble de son aire de répartition mondiale, en régulant l'abondance de l'énorme gamme d'espèces de proies auxquelles il s'attaque (avec une plus grande incidence) pendant sa période de reproduction.

 La diffusion de ces résultats, de la manière la plus attrayante et éducative possible, sera l'un des principaux objectifs du projet, pour le plus grand plaisir de tous ceux qui s'intéressent à la conservation de notre patrimoine naturel menacé et de ce formidable rapace en particulier.

 L'augmentation vertigineuse des populations de chevreuils (Capreolus capreolus) à partir des enclaves réduites de survie de l'espèce au milieu du XXe siècle pour occuper aujourd'hui une grande partie du territoire de la péninsule ibérique est l'un des phénomènes naturels les plus marquants de ces derniers temps en termes d'étude des ongulés sauvages.

 Ce phénomène (qui s'est produit principalement au cours des deux ou trois dernières décennies) et les causes qui l'ont engendré ont servi de tremplin à deux associations espagnoles à but non lucratif pour unir leurs forces et entreprendre un projet commun.

 Dans cette situation, l'aigle royal méditerranéen (Aquila chrysaetos homeyeri) aurait adapté son régime alimentaire et ses stratégies de chasse à cette espèce-proie qui, en abondance, s'installe dans nombre de ses zones de reproduction historiques avec l'abandon progressif de l'utilisation pastorale et agricole du territoire.

 Dès la conception du projet, l'un des principaux objectifs de cette étude était de connaître en détail l'adaptation d'un SUPERPREDATOR (l'aigle royal de Méditerranée) à la nouvelle réalité écologique du chevreuil. Mais l'impact de cette croissance démographique laisse également des interactions sévères avec l'environnement anthropisé dans lequel elle se développe, affectant aussi bien les administrations publiques (augmentation exponentielle du taux de mortalité routière) que les entités privées (agriculture, gestionnaires de chasse, etc.).

 

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Results of Work on Attraction of Birds of Prey to Artificial Nests in the Republic of Kalmykia, Russia

  M.V.Pestov, R.A. Medzhidov, A.V.Saltykov, V.B.Madvaev. 2005

 Raptors Consevation 2005, p 33.

 

Un total de 48 plateformes (33 au sommet et 18 aà mi-hauteur de supports) ont été installés sur des repères géodésiques dans le territoire de la République de Kalmykia (Russie), en 2004. Un total de 22 sur 30 repères ont été équipés en Janvier -Février 2004, et 8 en Avril de la même année.

 

 

 

Improving the actions to recover the number of the Golden Eagle with GIS-methods in the Biosphere Nature Reserve «Nizhegorodskoe Zavolzhye», Russia

 Karyakin I.V.,Bakka S.V., Novikova L.M. 2006

 Raptors Conservation 2006, 6 19

 

Pour produire le schéma de la distribution des territoires de reproduction possibles de l'aigle royal, Aquila chrysaetos, à Nizhegorodskoe Zavolzhye, le projet SIG a été créé dans ArcView 3.2a. Lors du regroupement de l'image satellite Landsat-7 dans ERDAS Imagine 8.7, les tourbières ouvertes, les fragments d'anciennes forêts et les biotopes de bordure entre tourbières et forêts, les zones sablonneuses ouvertes, les lacs et les forêts ont été identifiés. Les territoires autour des zones bâties ont été définis comme des zones tampons. A l'intérieur des biotopes limitrophes, le schéma de distribution des territoires de reproduction possibles de l'aigle royal a été créé à partir de l'emplacement connu du nid en utilisant la méthode du plus proche voisin. Les modules Spatial Analyst 1.1 et Animal Movement 2.0 ont également été utilisés.

 En excluant les zones tampons autour des zones construites et les forêts exploitées loin des tourbières, le territoire de reproduction possible de l'aigle royal a été calculé, sa taille était de 2300,00 km2. Selon la distribution normale de l'aigle royal, la zone peut contenir près de 19 territoires de reproduction d'aigles, ce qui correspond à une densité de 8,26 couples/1000 km2.

 Les nids artificiels ont été installés dans 14 territoires de reproduction protégés de l'aigle royal. Pendant 5 ans, des aigles royaux ont été trouvés dans 12 territoires, tandis que la reproduction de 6 nouveaux couples a été notée dans des nids artificiels, dont 3 ont réussi pendant plusieurs années.

 

 

 

The Golden Eagle – a New and Old Breeding Species in the Czech Republic

 Petr Orel 2013

Nature Conservation 5/2013 — 30. 11. 2013 — Nature and Landscape Management

  

La conservation de la nature en République tchèque célèbre un succès important. Depuis 2006, le projet de réintroduction intitulé "Le retour de l'aigle royal en République tchèque" (Orel & Závalský) a été mis en œuvre en étroite collaboration avec le Conservatoire national de la nature de la République slovaque ainsi qu'avec des experts slovaques qui s'occupent de la protection et de la gestion de l'aigle royal (Aquila chrysaetos) et qui comptent parmi les meilleurs au monde dans ce domaine.

 Après plus d'un siècle, en 2013, un poussin d'aigle royal a éclos et pris son envol dans la nature en République tchèque, à savoir dans la zone d'entraînement militaire de Libavá (zone naturelle protégée des Beskydy Mts., Moravie du Nord).

  L'article présente les buts et objectifs de la réintroduction et les méthodes utilisées pour relâcher les aigles dans la nature. Il résume également les résultats obtenus à ce jour, notamment les nouvelles connaissances sur la bionomie du rapace, y compris son comportement social, ainsi qu'un grand nombre de données précieuses sur la dispersion et les déplacements des oiseaux relâchés.

 L'aigle royal avait régulièrement niché dans toutes les zones montagneuses et les plaines densément boisées de ce qui est aujourd'hui la République tchèque au tournant des XIXe et XXe siècles. Le projet de réintroduction n'a jamais été basé sur la reproduction en captivité, mais sur le prélèvement dans un nid du deuxième poussin, plus faible, qui est généralement tué par le frère aîné ou par un de ses parents. Les jeunes ont été recueillis dans des nids situés en dehors des zones protégées à grande échelle dans la région de Žilina (Slovaquie). Le prélèvement du deuxième poussin d'un nid ne menace pas la population actuelle d'aigles royaux des Carpates, mais au contraire, il favorise l'expansion de l'aire de reproduction de l'aigle royal et rend la population du rapace plus viable.

 

 

 

 

 THE ASSOCIATIONS BETWEEN WEATHER AND TOPOGRAPHY ON GOLDEN EAGLE FLIGHT BEHAVIOUR AT A WIND FARM IN THE CANADIAN ROCKIES

 Naira N. Johnston

 B.Sc., University of Victoria, 2004

 

J'ai documenté les trajectoires de vol des aigles royaux migrateurs à proximité d'un parc éolien pré-opérationnel dans le nord-est de la Colombie-Britannique, au Canada. Il s'agit de la première recherche canadienne le long d'un corridor de migration de l'aigle royal qui identifie les facteurs météorologiques et topographiques associés aux altitudes de vol en relation avec un projet de parc éolien au sommet d'une crête. Au cours des saisons de migration de printemps et d'automne (2008-2010), j'ai documenté le comportement de vol de l'aigle royal en deux parties : (1) pour déterminer quelles variables temporelles, spatiales et/ou météorologiques étaient associées aux vols des aigles près de la chaîne d'éoliennes proposée au sommet de la crête (appelée zone à risque) ; et (2) pour déterminer si les conditions météorologiques, la topographie et/ou le comportement de vol étaient associés aux altitudes des aigles lorsqu'ils entraient dans la zone à risque. J'ai constaté que les entrées dans la zone à risque étaient positivement corrélées avec les taux de passage horaires pour toutes les années et entre les saisons. Pour les aigles qui entraient dans la zone à risque, les altitudes de vol augmentaient avec la vitesse du vent, étaient plus basses par vent de face que par vent de travers ou vent arrière, et étaient plus basses au-dessus d'un terrain en pente que d'un terrain plat au sommet d'une crête. Des observations post-construction sont nécessaires pour quantifier les comportements d'évitement, en plus des données sur le vent recueillies près de la hauteur des éoliennes. Je souligne la nécessité d'une évaluation des impacts cumulatifs pour la région afin de surveiller l'accumulation potentielle de petits impacts sur les aigles royaux au niveau de la population.

 

 

 

 

Non-territorial GPS-tagged golden eagles Aquila chrysaetos at two Scottish wind farms:
Avoidance influenced by preferred habitat distribution, wind speed and blade motion
status

Alan H. Fielding, David Anderson, Stuart Benn, Roy Dennis, Matthew Geary, Ewan Weston, D. Philip Whitfield. 2021

 Plos one 16(8): e0254159

  

Les parcs éoliens peuvent avoir deux grands effets négatifs potentiels sur les oiseaux par le biais de processus antagoniques : l'éloignement de la proximité des turbines (évitement) ou la mort par collision avec les pales. Ces effets peuvent ne pas être mutuellement exclusifs. En utilisant des données détaillées de 99 turbines dans deux parcs éoliens du centre de l'Écosse et de milliers de données de télémétrie GPS d'aigles royaux en dispersion, nous avons testé trois hypothèses.

 Les analyses avant et après début d'exploitation des parcs ont confirmé l'hypothèse de l'évitement : le déplacement se limitait à la zone des turbines dans un habitat préférentiel et avec un habitat préférentiel à proximité.

 Après le début de l'exploitation (c'est-à-dire de la période où les turbines étaient opérationnelles) les analyses ont montré qu'à des vitesses de vent plus élevées et dans des habitats hautement préférentiels, les aigles se méfiaient moins des éoliennes avec les pales immobiles, rejetant ainsi notre deuxième hypothèse.

 Notre troisième hypothèse a été confirmée, puisqu'à des vitesses de vent plus élevées, les aigles volaient plus près des éoliennes opérationnelles, en particulier, encore, dans le cas d'éoliennes situées dans des habitats  préférentiels. Après la mise en exploitation, les aigles ont effectivement abandonné l'intérieur des parcs de turbines et les enregistrements de lignes de vol à proximité des pales de rotor étaient rares.

 Bien que notre étude indique que la perte d'habitat fonctionnel de l'ensemble du parc éolien par évitement était l'impact négatif substantiel, nous formulons des recommandations sur la conception des futurs parcs éoliens afin de minimiser davantage les risques de collision.

 Celles-ci impliquent en grande partie que les développeurs évitent les emplacements extérieurs des éoliennes qui se retrouveraient à l'intérieur ou entourées de zones d'habitat préférentiel.

 Notre étude montre les programmes spécifiques, qui portent sur les grands rapaces dans les parcs éoliens, peuvent être productifs et souligne que l'équilibre entre l'évitement et la collision peut dépendre de nombreux paramètres.

 

 

 

A REVEALING CASE OF TERRITORIAL FIGHTING BY GOLDEN EAGLES

 Grainger Hunt, Nick Dunlop, J. Michael Lockhart 2021

 J. Raptor Res. 55(1):112–114

 

Les rapaces des deux sexes peuvent se battre pour la possession d'un territoire  et les conséquences sont parfois fatales (Newton 1979, Simmons and Mendelsohn 1993). Un rapace qui saisit un congénère du même sexe doit s'attendre à la réciproque de la part de son adversaire et court un même risque de blessure. S'engager dans des affrontements aussi dangereux implique que la possession d'un territoire est d'une importance primordiale pour la survie et que les territoires vacants sont rares (cf Hunt 1998).

 

 

 

Golden Eagle Abundance in Alaska: Migration Counts and Movement Data Generate a Conservative Population Estimate

 Travis L. Booms; Neil A. Paprocki; Joseph M. Eisaguirre; Chris P. Barger; Stephen B. Lewis; Greg A. Breed

 Journal of Raptor Research (2021) 55 (4): 496–509.

 

L'estimation de la densité et de l'abondance d'une espèce est complexe mais importante lorsque l'on veut décider de mesures de conservation et de gestion. Des progrès significatifs ont été obtenus dans l'estimation de l'abondance des Aigles royaux, Aquila chysaetos, sur les territoires des Etats Unis d'Amérique, mais moins sur la population de l'Alaska. Nous avons donc, ici, associé comptage migratoire et suivi GPS dans la région de Gunsight Mountain, Alaska, dans un cadre bayésien, afin d'estimer le nombre d'Aigles royaux dans la partie sud du centre de l'Alaska. Nous avons estimé à 1204 (intervalle de crédibilité 95%: 866, 1526) Aigles royaux potentiellement reproducteurs ((≥4 ans) utilisant chaque année le corridor migratoire de Gunsight Mountain et passant l'été sur une superficie de 150 325 km2 dans la zone sud du centre de l' Alaska, ce qui correspond à une densité de 0.8/100 km2 aigle potentiellement reproducteur. En extrapolant à partir de la zone  de reproduction de l'espèce en Alaska (1 180,489 km2) et en incorporant les données connues de productivité et de taux de survie par tranche d'âge pour les aigles de moins de 4 ans dans notre modèle hiérarchique, nous estimons la population d'Aigles royaux de tous âges, présents en Alaska chaque année à 12 717 individus (95% intervalle de crédibilité: 9043, 16,349). Nous proposons cette valeur  en tant qu'évaluation raisonnable à l'échelle de l'état du fait que nous utilisons des méthodes qui sous estiment la taille de la population. Toutefois, notre estimation est 3 à 5 fois plus importante que les estimations antérieures et constitue probablement un quart de la population des Etats-Unis.

 

 

 

CAPTURE OF GOLDEN EAGLES TO DETERMINE SOURCES OF BLOOD LEAD
(Pb) CONTAMINATION IN MONTANA, 2020, 2021

Report to Sacajawea Audubon Society, 1 May 2021

 Le rapport couvre les travaux réalisés en 2020 et 2021 pour obtenir des échantillons de sang d'aigles royaux (Aquila chrysaetos) afin d'analyser les taux isotopiques 206Pb/207Pb. La pandémie mondiale et les intempéries ont réduit les opérations de capture en 2020. Des pièges ont été posés pendant 5 jours entre le 23 janvier et le 18 février et 8 aigles ont été capturés. La plupart des aigles royaux capturés étaient des adultes. Un mâle adulte avait 3 des 4 doigts de la patte droite absents suite à une ou plusieurs rencontres avec des pièges à mâchoires.

 En 2021, la pandémie de Covid-19 a entravé les opérations de capture, mais le problème le plus grave était le manque de carcasses d'ongulés tués sur la route. Des pièges ont été posés pendant 12 jours entre le 5 et le 21 mars et 7 aigles ont été capturés.

 Au total, de 2018 à 2021, 36 aigles royaux et un pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) ont été capturés et du sang a été prélevé.

 Nous avons capturé 2 aigles royaux auxquels il manquait des phalanges, blessures infligées par des pièges à mâchoires illégaux.

 Les études des rapports isotopiques du Pb chez les oiseaux indiquent une variété de sources en plus des munitions à base de Pb.

 L'analyse d'échantillons de sang d'aigles royaux du Montana pourrait révéler d'autres problèmes de contamination nécessitant une attention particulière.

 Il est probable que la FERC ne soutiendra plus l'analyse des échantillons de sang d'aigle royal provenant de cet effort et que d'autres options de financement pour l'analyse des 36 échantillons existants devront être explorées.

 

 

 

Golden Eagle dietary shifts following wildfire and shrub loss have negative consequences for nestling survivorship

 Julie A Heath, Michael N Kochert, Karen Steenhof . 2021.

 Ornithological Applications, Volume 123, Issue 4, pp. 114

 

Les  incendies et les espèces invasives ont provoqués d'importantes modifications dans les habitats de steppes arbustives dans l'Ouest de l'Amérique du Nord. Les effets secondaires des dégradations d'habitats sur l'écologie et la démographie des prédateurs demeurent mal connus. Nous avons utilisé un concept d'étude avant/après pour étudier les changements de régime alimentaire et de survie des nichées chez l'Aigle royal, Aquila chrysaetos, après les feux survenus dans le sud-ouest de l'Idaho, USA. Nous avons évalué les superficies brulées entre 1981 et 2013 et les changements de végétation entre 1979 (avant les feux) et 2014 (après les feux), dans un rayon de 3km autour des zones de nidification d'Aigles royaux.

 Nous avons mesuré la fréquence et la biomasse des proies individuelles, calculé les indices de diversité du régime alimentaire et suivi la survie des aiglons sur 15 territoires en 1971-1981 et 2014-2015. En moyenne, 0,70 de la zone située à moins de 3 km des secteurs de nidification a brûlé entre 1981 et 2013, et la proportion moyenne de zones arbustives non brûlées a diminué de 0,73 en 1979 à 0,22 en 2014. Les régimes alimentaires des années post-brûlis étaient plus diversifiés et comportaient une proportion plus faible de certaines espèces associées aux arbustes, comme le lièvre à queue noire (Lepus californicus) et le coq de bruyère des montagnes (Sylvilagus nuttallii), et une proportion plus élevée de foulques d'Amérique (Fulica americana), de canards colverts (Anas platyrhynchos), de spermophiles de Piute (Urocitellus mollis) et de pigeons bisets (Columba livia) par rapport aux années pré-brûlis. La proportion élevée de sauvagine représente un changement nouveau dans le régime alimentaire de l'aigle royal, qui est généralement dominé par des proies mammifères. La survie des aiglons était positivement associée à la proportion de choucas à queue noire et négativement associée à la proportion de pigeons bisets dans le régime alimentaire des aigles. Les pigeons bisets sont un vecteur de Trichomonas gallinae, un protozoaire pathogène mortel pour les jeunes aigles. Les tentatives de nidification étaient plus susceptibles d'échouer (tous les jeunes meurent) dans la période post-brûlis que dans la période pré-brûlis. Les changements de régime alimentaire sont un mécanisme commun aux prédateurs pour faire face aux changements de paysage, mais les changements de proies préférentielles au profit de vecteurs de maladies affectent la survie des aiglons et pourraient avoir des effets, au niveau de la population, sur la productivité.

 

 

 

Nidifications réussies d'un couple d'Aigles royaux Aquila chrysaetos exploitant

 un territoire particulièrement exigu.

  Denis Serge. 2021.

 Nos OISEAUX 68/2 - JUIN 2021 - N° 544 p93-96

 

Un couple d'Aigles royaux fraîchement installé dans les Alpes valaisannes s'est reproduit avec succès sur un territoire dont la superficie a été estimée à 8 km2 (en 2017). puis 9 km2 (en 2018), C'est vraisemblablement l'un des territoires les plus exigus qui aient permis l'envol de jeunes, dans cette région tout au moins.